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Union européenne : Emmanuel Macron et Mario Draghi appellent à réformer les règles de Maastricht

Dans une tribune publiée jeudi sur le site du "Financial Times", les dirigeants français et italien veulent disposer "d'une plus grande marge de manœuvre" pour "pouvoir réaliser les dépenses clés nécessaires à notre avenir et à notre souveraineté".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Emmanuel Macron et Mario Draghi au palais Chigi de Rome, le 25 novembre 2021. (Domenico Stinellis / POOL / AFP)

C'est un appel à un assouplissement des règles budgétaires afin de "lancer le débat pour un nouveau modèle de gouvernance économique", dixit l'Elysée : Emmanuel Macron et Mario Draghi ont appelé jeudi 23 décembre les pays de l'UE à réformer les règles budgétaires européennes définies par les critères de Maastricht, afin de permettre davantage de dépenses d'investissement. "De la même façon que ces règles n'ont pas bridé notre réponse à la pandémie, elles ne doivent désormais pas nous empêcher de réaliser tous les investissements nécessaires", réclament les deux dirigeants français et italien dans une tribune parue sur le site du Financial Times (article en anglais).

Emmanuel Macron avait déjà annoncé le 9 décembre vouloir faire de la réforme des critères de Maastricht l'une des priorités de la présidence française de l'UE, estimant que la question du "pour ou contre le 3%" de déficit était "dépassée". Son message, appuyé cette fois par son homologue italien, s'adresse aux pays de l'UE les plus attachés aux règles de la rigueur, dont ceux du nord de l'Europe, qui avaient exprimé des réticences avant l'adoption d'un budget de relance exceptionnel post-pandémie. Et aussi à l'Allemagne du nouveau chancelier Olaf Scholz, pour l'instant beaucoup plus réservé sur le sujet.

Des réformes concrètes espérées pour début 2023

Objectif de cette démarche, selon l'Elysée : "Que les objectifs communs soient définis pour le sommet de mars prochain, pour des réformes concrètes début 2023." Si les signataires veulent "aller vite", d'après la présidence française, "le calendrier reste ouvert, sachant que la clause générale d’exemption des règles budgétaires actuelles doit se terminer fin 2022 et que la pandémie peut réserver des surprises".

"Nous devons réduire notre niveau d'endettement, aucun doute n'est permis à ce sujet, mais nous ne pouvons pas espérer atteindre cet objectif en augmentant les impôts ou en réalisant des coupes insoutenables dans les dépenses sociales, ni tuer la croissance dans l'œuf en rééquilibrant les finances publiques par un ajustement budgétaire qui ne serait pas viable", plaident les deux dirigeants dans leur tribune. "Nous devons disposer d'une plus grande marge de manœuvre et pouvoir réaliser les dépenses clés nécessaires à notre avenir et à notre souveraineté", défendent-ils.

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