Elections législatives en Hongrie : l'OSCE recommande un envoi massif d'observateurs pour surveiller le scrutin
Une dizaine de personnes sont habituellement envoyées dans les pays de l'UE lors des scrutins. Mais l'OSCE recommande une mission de plus grande ampleur pour ce scrutin qui s'annonce serré.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a visiblement quelques interrogations sur l'intégrité des élections législatives du 3 avril en Hongrie. Dans un rapport publié vendredi 4 février, son Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'Homme (BIDDH) recommande l'envoi de dix-huit observateurs pour suivre la période pré-électorale dans l'ensemble du pays, et "200 observateurs surveiller ponctuellement, le jour du scrutin, les procédures" électorales. Une mission de grande ampleur est donc envisagée, alors qu'une dizaine de personnes sont habituellement envoyées dans les pays de l'UE lors des scrutins.
Il faut dire que ces élections s'annoncent serrées pour Viktor Orban. Son parti Fidesz, en effet, fera face à une alliance de six partis de l'opposition ayant fait front pour tenter de renverser le Premier ministre souverainiste. Les sondages montrant que le parti Fidesz et l'alliance de l'opposition étaient au coude-à-coude dans les intentions de vote, des inquiétude sont surgi à propos de possibles irrégularités et tentatives d'achat de votes. Des modifications de la législation introduites en 2021 facilitent d'autre part les possibilités d'enregistrement d'adresses fictives, ce qui, selon les experts, augmente les risques de fraudes.
En janvier, vingt ONG hongroises avaient demandé au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE d'envoyer en Hongrie une mission à grande échelle comprenant des centaines d'observateurs pour surveiller le scrutin. De même, un groupe de 62 députés européens avaient appelé l'OSCE à envoyer en Hongrie une mission renforcée d'observateurs.
Aux dernières élections de 2018, l'OSCE avait envoyé une mission limitée qui avait conclu que le scrutin avait été "caractérisé par une imbrication massive entre les ressources de l'Etat et du parti au pouvoir, ce qui a compromis la capacité des rivaux à s'affronter sur un pied d'égalité". Tout en reconnaissant que "les électeurs avaient [à leur disposition] une vaste gamme d'options politiques", l'organisation avait estimé que "la rhétorique intimidante et xénophobe, la partialité des médias et le financement opaque de la campagne électorale ont rétréci l'espace pour un débat politique authentique, empêchant les électeurs de faire leur choix en étant pleinement informés".
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