Accord entre l'Union européenne et l'Égypte : "L'Europe est en train de se transformer en banque mondiale des régimes autoritaires et des dictatures", dénonce l'eurodéputé EELV Mounir Satouri

La présidente de la Commission européenne est ce dimanche au Caire pour signer un accord migratoire controversé avec l'Égypte.
Article rédigé par franceinfo
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La présidente de la Commission européenne recevait le Premier ministre égyptien  Mostafa Madbouly à Bruxelles le 25 octobre 2023. (SIMON WOHLFAHRT / AFP)

"Sous l'impulsion de Mme von der Leyen, l'Europe est en train de se transformer en banque mondiale des régimes autoritaires et des dictatures", dénonce l'eurodéputé EELV Mounir Satouri, sur franceinfo dimanche 17 mars. L'Union européenne vient de signer un accord de partenariat avec l'Égypte pour 7,4 milliards d'euros, essentiellement sous forme de prêts. Cet accord contient notamment 200 millions d'euros d'aide pour les questions de migration. L'Union européenne avait déjà passé ce type d'accords avec la Tunisie et la Mauritanie.

"La plus grande action contre les flux migratoires, c'est que les gens n'aient plus envie de venir"

En échange de cet argent, l'Égypte s'engage à retenir les migrants présents sur son territoire. Le pays accueille actuellement neuf millions de réfugiés, dont quatre millions venus du Soudan. Mais l'élu écologiste estime que "l'Égypte n'est pas un pays de passage".

Mounir Satouri se dit "non seulement opposé", mais aussi "inquiet". Il déplore "un flou terrible" sur l'utilisation de cet argent. "S'il y avait eu des conditionnalités, on le saurait, les versements ne seraient pas faits en une seule fois, ça se ferait par tranches le temps qu'on vérifie que les conditionnalités qu'on signe sont respectées", détaille Mounir Satouri. Il dénonce un régime qui "réprime de manière folle plus de 60 000 prisonniers politiques" et "où la corruption est généralisée, où la plupart des richesses sont détenues par des entreprises proches des militaires et du régime Sissi".

D'après l'eurodéputé, "la plus grande action contre les flux migratoires, c'est que les gens n'aient plus envie de venir". Il plaide pour "une aide structurelle pour l'amélioration des conditions de vie" : "Si on veut empêcher la migration, il faut qu'il y ait des avancées notamment sociales, par exemple la généralisation de la couverture maladie sur place pour que les gens puissent se soigner sur place."

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