Le procès qui s'ouvre ce lundi à Munich pourraitdurer deux ans et demi. Beate Zschäpe, désormais âgée de 38 ans, estsoupçonnée d'avoir participé à neuf meurtres xénophobes entre 2000 et 2006 età l'assassinat d'une policière en 2007. Elle est également accusé d'êtreimpliquée dans deux attentats contre des communautés étrangères et de 15braquages de banque.Avec Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos, Beate Zschäpe avait créé unecellule néonazie, Clandestinité nationale-socialiste (NSU). Ses deux acolytesse sont donné la mort le 4 novembre 2011. Aux côtés de Beate Zschäpe, sur lebanc des accusés, quatre personnes soupçonnées d'avoir fourni une aidelogistique au groupuscule.L'undes plus grands procès néonazis de l'après-guerreLeprocès qui s'ouvre est l'un des plus grands procès néonazisde l'après-guerre et devra répondre à des questions qui hantent l'Allemagne. Commentces trois néonazis, qui étaient surveillés par les services de renseignementsintérieurs depuis la fin des années 90, ont-ils pu vivre si longtemps sansjamais être inquiétés ? Et surtout, pourquoi cettesérie de meurtres qui visaient des petits commerçants est-elle resté inexpliquéependant plus d'une décennie ? "Des années durant, personne n'a semblés'insurger contre ces crimes", résume l'hebdomadaire der Spiegel. Jamaisla piste xénophobe n'a été sérieusement explorée par les enquêteurs qui ont, aucontraire, soupçonné des familles de victimes.L'affaire sera résoluepresque par hasard quand les policiers découvrent les corps d'Uwe Böhnhardt et d'UweMundlos en 2011. Quelques jours plus tard, Beate Zschäpe se rendra à la police. L'andernier, Angela Merkel avait demandé pardon aux familles accusées à tort. Cescrimes "sont une honte pour notre pays" , avait-elle déclaré.Les médias turcs untemps exclus du procèsCe procès a égalementdonné lieu à une autre polémique. Censé s'ouvrir mi-avril, il avait été reportéau 6 mai. En-effet, les médias turcs ne pouvaient y assister en raison desmodalités d'organisation. Huit des dix victimes sont turques ou d'origineturque. Ankara avait vivement protesté.Finalement, la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe avait demandé autribunal de Munich d'accorder au moins trois places supplémentaires aux médiasétrangers souhaitant couvrir ce procès.