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Un responsable de la mairie de Berlin renvoyé pour son passé dans la Stasi

"Il ne doit pas y avoir de doute sur le travail visant à surmonter le passé", estime le maire de Berlin dans un communiqué.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Andrej Holm lors d'une conférence de presse à Berlin (Allemagne), le 14 décembre 2016. (RAINER JENSEN / DPA / AFP)

La polémique a duré un mois outre-Rhin. Andrej Holm a finalement été renvoyé de son poste de secrétaire d'Etat au logement de Berlin, en raison de son passé dans la Stasi, l'ex-police secrète de la RDA communiste. "Près de 16 000 personnes ont signé une pétition en ma faveur et m'ont donné la force de supporter ce débat sur ma personne", réagit l'intéressé, dans un billet (en allemand) publié lundi 16 janvier.

"Il ne doit pas y avoir de doute"

Andrej Holm a montré "par ses déclarations et interviews" sur son passé "qu'il n'était pas suffisamment en mesure de procéder à un examen de soi et d'en tirer les conséquences", a jugé le chef du gouvernement régional berlinois, Michael Müller, dans un communiqué (en allemand). Le maire social-démocrate a été réélu l'an dernier à la tête du gouvernement régional de la capitale allemande, Berlin ayant le statut de ville-Etat dans le système fédéral allemand.

En particulier à Berlin, qui fut par excellence la ville de la division, il ne doit pas y avoir de doute sur le travail visant à surmonter le passé.

Michael Müller, maire de Berlin

Communiqué

Andrej Holm est proche du parti de la gauche radicale allemande, Die Linke, issu de l'ancien parti communiste est-allemand et qui réalise des scores importants à Berlin et dans l'ensemble du territoire de l'ex-RDA.

L'ampleur de ses liens avec la Stasi a été révélée par un journal local berlinois, mi-décembre, alors qu'il venait d'être désigné dans ses fonctions. Fils d'officier de la police secrète de RDA, Andrej Holm avait voulu rejoindre ses rangs dès 14 ans, avant de devenir à 18 ans élève officier dans l'école de la Stasi. Il y avait travaillé par la suite, notamment dans la période qui a immédiatement précédé la chute du Mur de Berlin, fin 1989.

Une liste déjà longue de démissions

Agé de 45 ans, Andrej Holm a reconnu ce passé et l'a assumé. Ces dernières semaines, il a d'ailleurs présenté ses excuses, sans pouvoir éteindre la polémique. En effet, il est apparu que ce sociologue, spécialiste du phénomène de gentrification urbaine, n'avait pas révélé toute l'ampleur de sa collaboration lors de son embauche en 2005, comme chargé de cours (en allemand) à l'Université Humboldt de Berlin. Une enquête a été ouverte à ce sujet.

Il était aussi critiqué pour avoir milité dans les années 2000 dans les milieux d'ultra gauche à Berlin, notamment celui des squatteurs. Alors soupçonné "d'appartenance à une organisation terroriste", Andrej Holm avait fait l'objet de poursuites judiciaires, ensuite abandonnées. Son nom s'ajoute à une liste déjà longue de politiques et de personnalités ayant dû démissionner en raison de liens avec la Stasi, depuis la réunification de l'Allemagne.

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