Un projet fou de «data tower» dans le froid islandais
Le stockage de données est un gouffre à énergie. Et cela ne fait, parait-il, que commencer. Le trafic internet devrait tripler… Selon l’ADEME, une entreprise de 100 personnes génère chaque année, rien qu’avec ses e-mails échangés en interne, 13,6 tonnes de CO². Soit l’équivalent de 14 allers-retours Paris-New York. La consommation des data centers dans le monde serait équivalente à la production de 30 centrales nucléaires. La plus grande partie de celle-ci vient de la nécessité de refroidir ces centres de données.
«Un data center de 10.000 m² consommerait ainsi autant qu'une ville de 50.000 habitants», selon le Syndicat des Entreprises du Numérique en France. La question du stockage des donnnées devient donc un véritable enjeu économique et écologique. Les grandes entreprises informatiques cherchent toutes des solutions pour conserver et refroidir leurs serveurs de données (data).
En hauteur plutôt qu'à plat
Loin des data centers classiques, en général des hangars qui prennent beaucoup de surface au sol, pour leur projet de tour, les deux architectes italiens ont pensé à stocker les données dans une tour. Pour cela, ils ont reçu le troisième prix d'un concours organisé par le magasine eVolo (voir les autres lauréats sur le site). L’idée de Valeria Mercuri et Marco Merlettiqui, est donc de déplacer les data centers vers un lieu «où l’énergie est propre et à faible coût». Et pour mieux profiter de cette énergie, ils ont choisi de faire des tours (skycrapers) de 300 mètres de haut qui pourraient être situées en Islande.
À l'intérieur de ces tours cylindres, quelque 400.000 serveurs pourraient être intégrés de façon modulaire, grâce à un système de tiroirs. Le refroidissement se ferait par circulation de l’air, jamais très chaud en Islande, du bas vers le haut, à la façon d’une immense cheminée. La tour est modulable en fonction des besoins et les éléments stockant les data peuvent être descendus pour réparation ou modification.
La chaleur dégagée par les matériels informatiques pourrait être utilisée pour chauffer des serres installées dans son sous-sol, ainsi que, en hiver, les habitations alentour.
Les deux architectes ont pensé à l’Islande pour plusieurs raisons : son climat, sa position entre l’Europe et l’Amérique et ses capacités en énergies propres (issues de la géothermie notamment).
Pour l'instant, il s'agit toujours d'un projet, mais l'idée pourrait intéresser des grosses sociétés informatiques.
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