Un ouvrier français ne coûte pas plus cher qu’un ouvrier allemand (Insee)
Dans l’industrie, le coût horaire d’un ouvrier français est d’environ
33 euros. Comme celui d’un ouvrier allemand, ni plus, ni moins. Ce qui place
les deux pays, non seulement sur un pied d’égalité, mais aussi dans le groupe "à
fort coût", relève l’Insee dans une étude publiée aujourd’hui, portant sur
des chiffres de 2008.
Et contrairement aux idées reçues – et rebattues dans cette campagne
présidentielle –, dans certains secteurs comme l’automobile, une heure de
travail d’un ouvrier allemand coûte même plus cher que la même heure d’un
ouvrier français : 43,14 euros en Allemagne contre 33,38 euros en France.
Dans les services, et globalement dans le secteur marchand, l’écart
demeure cependant favorable à l’Allemagne.
L’étude relève par ailleurs que le coût horaire croît avec la taille de l’entreprise.
Dans une entreprise française de plus de 1.000 salariés, il est supérieur de
50% à celui des entreprises de moins de 50 salariés. En Allemagne, il est
multiplié par deux dans les grandes entreprises.
Baisse des charges patronales mise à mal
La publication de cette étude de l’Insee (la précédente remontait à
1996), prévue de longue date, est bien embarrassante pour le candidat Nicolas
Sarkozy. Qui justifie l’instauration d’une "TVA sociale" par la
nécessité impérieuse d’abaisser dans le même temps le coût du travail dans l’industrie
française. Le projet de loi sur la mise en place, au 1er octobre, de
ces nouvelles mesures a d’ailleurs été adopté ce mardi, au moment où l’Insee
communiquait sur son étude.
L’Insee relève d’ailleurs que le taux des charges patronales – qui doit
être abaissé pour compenser la hausse de la TVA – n’est pas un élément
déterminant. "Seul le niveau global de taxe compte, pas la répartition
entre cotisations sociales employeurs, cotisations sociales salariés et impôt
sur le revenu", ajoute l’institut de la statistique.
Conclusion de l’Insee : le coût du travail n’est pas une donnée pertinente
pour expliquer les bons résultats de nos voisins allemands, notamment en
matière d’exportations. Une conclusion qui renvoie dos à dos tous les candidats
qui prennent appui sur "l’exemple allemand" pour batailler dans la
course à l’Elysée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.