Un million de citoyens européens ont signé une pétition pour que l'UE gèle les autorisations d'OGM
Cette initiative est la première qui entre dans le cadre du droit d'initiative prévu par le traité de Lisbonne, pas encore en vigueur. La pétition a été remise jeudi à la Commission européenne par ses organisateurs, Greenpeace et le mouvement Avaaz.
Mais le président de la Commission José Manuel Barroso a refusé de la recevoir en main propre.
C'est le commissaire à la Santé John Dalli, en charge du dossier OGM, qui a reçu Jorgo Riis de Greenpeace et Alice Jay, directrice de la campagne d'Avaaz. Visiblement déçus par l'entrevue, ils se sont dits convaincus que José Manuel Barroso voulait enterrer leur initiative.
John Dalli, venu ensuite rencontrer la presse, n'a pas démenti ce sentiment. "Je ne peux m'engager sur les suites qui lui seront données", a-t-il déclaré, insistant sur les procédures. "L'initiative citoyenne n'est pas encore en vigueur, car le Parlement européen, la Commission et le Conseil doivent encore se mettre d'accord" sur les procédures de sa mise en oeuvre, a avancé le commissaire. "A ce stade, nous ne pouvons en accepter aucune", a-t-il conclu.
Les responsables de Greenpeace et d'Avaaz ont estimé au contraire qu'"un accord a été trouvé lundi entre le Parlement européen, la Commission et le Conseil". "Et le Parlement doit se prononcer la semaine prochaine. Mais ça, M. Dalli l'ignore", a ironisé Alice Jay.
Pour Bruxelles, si le Parlement avalise la semaine prochaine l'accord sur la mise en oeuvre du droit d'initiative et si les Etats l'entérinent avant la fin de l'année, il faudra encore attendre un an pour qu'il soit transposé dans les 27 droits nationaux avant de soumettre une initiative, explique-t-elle. En résumé, "Greenpeace est en avance".
Les pétitionnaires sont soutenus par des parlementaires, comme l'élu vert allemand Geral Hëfner, chargé du dossier au Parlement européen. "La Commission européenne ne doit pas simplement recevoir les signatures, mais traiter cet acte de démocratie participative sérieusement", a-t-il averti.
La pétition a été lancée en mars, après l'autorisation de culture donnée à l'Amflora, une patate génétiquement modifiée développée par l'allemand BASF. Elle appelle à un "moratoire sur l'introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe" et à la mise en place d'un "organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l'impact des OGM et déterminer leur régulation".
C'est plus ou moins ce que réclament la France et plusieurs autres pays de l'UE. Mais la Commission ne veut pas céder. Quinze OGM , pour la plupart des maïs, sont en attente d'autorisation. Et deux OGM sont actuellement cultivés dans l'UE: le maïs MON810 de l'Américain Monsanto et l'Amflora.
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