Un membre du gouvernement Berlusconi soupçonné de complicité avec la mafia a démissionné de son poste mercredi
Nicola Cosentino, sous-secrétaire d'Etat à l'Economie et aux Finances, avait déjà présenté sa démission en février avant les régionales de mars, mais le chef du gouvernement Silvio Berlusconi l'avait refusée.
M. Cosentino est accusé d'avoir aidé depuis les années 90 la mafia napolitaine, la Camorra.
Jusqu'à fin 2009, il faisait figure de candidat potentiel à la présidence de la Campagnie, la région de Naples.
Son nom est également cité dans des enquêtes sur des affaires de corruption dans le cadre du marché de l'énergie éolienne en Sardaigne.
Il lui est également reproché d'avoir exercé des pressions sur les juges de différentes cours afin de pouvoir échapper aux poursuites et se présenter aux régionales.
Ses interventions auraient été menées par le biais d'une organisation secrète que les medias italiens appellent la "P3", en référence à la célèbre loge maçonnique P2. Cet influent réseau d'hommes politiques, de magistrats, de financiers ou de militaires, avait été impliqué dans de retentissants scandales politico financiers dans les années 70-80.
Nicola Cosentino se dit "serein", Berlusconi lui renouvelle sa confiance
Dans un communiqué, M. Cosentino a exprimé sa "sérénité" à propos des "enquêtes à venir qui ne pourront que démontrer" le fait qu'il est "étranger" à ces affaires. Mais, a-t-il ajouté, "je ne peux ni ne veux exposer le gouvernement (...) à des accusations sans fondement".
Silvio Berlusconi a affirmé "partager" la décision de sous-secrétaire d'Etat mais lui a renouvelé sa confiance, en le maintenant à la tête de son parti, le Peuple de la liberté (PDL) pour la région Campanie.
De son côté, le président de l'Italie des Valeurs (IDV, opposition), l'ex-juge anti-corruption Antonio Di Pietro, a affirmé qu'"il était temps" que M. Cosentino démissionne. Au nom de "la défense de la légalité et de la démocratie", il allait proposer "une motion de défiance contre le gouvernement Berlusconi dans son ensemble.
Au cours des derniers mois, deux autres ministres du gouvernement ont du démissionner après avoir été cités dans des affaires de corruption.
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