Ukraine : une offensive des séparatistes prorusses fait 30 morts à Marioupol
Le président ukrainien a réagi en affirmant que son pays allait se battre jusqu'à la "victoire totale".
"L'offensive sur Marioupol a débuté aujourd'hui." Les séparatistes prorusses ont annoncé, samedi 24 janvier, avoir lancé une attaque contre le port stratégique de cette dernière grande ville de l'Est de l'Ukraine sous contrôle de Kiev. Au moins trente civils ont péri samedi dans des bombardements, selon les autorités locales.
La conquête de cette ville industrielle d'un demi-million d'habitants créerait un pont terrestre entre la Russie et la Crimée, annexée en mars mais très dépendante de Kiev pour ses approvisionnements en eau, électricité et produits alimentaires.
Un tournant dans le conflit
Le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a nié la responsabilité des rebelles dans les bombardements au lance-roquettes multiples Grad et Ouragan dans la matinée dans un quartier densément peuplé en accusant les forces de Kiev.
Mais, après analyse des impacts sur place, des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont conclu que les roquettes provenaient de deux localités contrôlées par les forces séparatistes prorusses. Elles sont tombées à 400 mètres d'un barrage de l'armée ukrainienne, selon eux.
L'attaque de Marioupol, qui survient quelques jours après l'abandon par l'armée ukrainienne de l'aéroport de Donetsk, site hautement symbolique, marque un tournant dans le conflit qui a fait plus de 5 000 morts en neuf mois.
Le président ukrainien Petro Porochenko a dénoncé un "acte terroriste" et un "crime contre l'humanité" et promis que son pays allait se battre jusqu'à la "victoire totale" contre les séparatistes prorusses. Il a écourté sa visite en Arabie Saoudite, où il venait rendre hommage au roi Abdallah mort vendredi, pour présider dimanche une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité nationale et de défense.
L'Europe condamne ce bombardement
A Kiev, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a exigé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Il a appelé la communauté internationale à "arrêter l'agresseur russe qui menace l'Ukraine, l'Europe et la sécurité mondiale".
L'OSCE a condamné pour sa part ce bombardement "téméraire, aveugle et honteux". "Cette situation dangereuse ne peut pas se poursuivre. Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat", a ajouté le chef de la mission d'observation de l'OSCE en Ukraine, Ertugrul Apakan.
La représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a de son côté prévenu que cette escalade allait "inévitablement provoquer une grave détérioration des relations entre l'UE et la Russie", déjà lourdement frappée par les sanctions européennes et américaines, mais qui dément toute implication dans le conflit.
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