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Ukraine : disparitions suspectes de membres de l'opposition

La disparition depuis mercredi de  Dmytro Boulatov, un militant ukrainien du mouvement de manifestants Automaïdan, alimente les craintes d'une vague de répression sanglante parmi les opposants.
Article rédigé par Magali Judith
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Gleb Garanich/ REUTERS Reuters)

Introuvable selon ses collègues depuis mercredi soir, Dmytro
Boulatov, 35 ans, est l'un des leaders d', un groupe d'automobilistes
qui organisent des bloquages ou des surveillances de nuit contre le pouvoir. Après
la mort d'un autre militant, qui avait été enlevé, cette nouvelle disparition alimente
les craintes d'une vague de répression sanglante parmi les opposants.

L'épouse de Dmytro Boulatov a demandé une enquête, après avoir
signalé jeudi soir sa disparition aux forces de l'ordre.

Quelques jours plus tôt, le militant d'Automaïdan se sentait menacé.
"Nos gars vont là où il y a des problèmes (...) Il est devenu dangereux
d'être 
militant d'Automaïdan ", avait déclaré Dmytro Boulatov au site d'opposition en ligne Ukraïnska Pravda.

Sa disparition inquiète ses camarades. Deux versions seraient possibles
selon l'un d'eux : "il avait peur pour sa sécurité alors peut-être
a-t-il préféré se cacher
" mais puisque ni sa famille, ni ses amis ne sont
au courant, "il est donc plus probable qu'on l'ait fait disparaître ".

Une cinquantaine de militants manquent à l'appel

Deux autres militants ont quitté le pays dans un climat de
méfiance généralisée et une cinquantaine de militants pro Europe manqueraient à
l'appel à Kiev, selon la député d'opposition . "Le pire des
cas c'est quand la police ou les hôpitaux refusent de coopérer avec nous
"
ou "de nous donner le nom des personnes qu'ils retiennent ",
assure-t-elle. Dans quelques hôpitaux de Kiev, lorsque des manifestants
arrivent avec un certain type de blessure, la police est appelée pour les
interroger et les arrêter, affirme la député.  

Même si la plupart des personnes réapparaissent après quelques
jours de cellule, la tension est telle que les militants évitent les hôpitaux
et se font soigner dans les centres médicaux improvisés de l'opposition.

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