Turquie : un procureur demande la dissolution du parti au pouvoir pour atteinte à la laïcité
Le procureur en chef de la Cour d'appel, Abdurrahman Yalcinkaya accuse l'AKP (Parti de la justice et du développement) d'être "devenu un foyer d'activités allant à l'encontre de la laïcité". Il demande également qu'une suspension pour cinq ans de la vie politique soit prononcée contre le président Abdullah Gül, Erdogan et d'autres hauts dirigeants de l'AKP. La récente tentative du gouvernement pour autoriser le port du foulard islamique dans les universités et le durcissement des règles sur la consommation d'alcool constituent selon lui des atteintes à la laïcité.
L'AKP, parti d'inspiration islamiste, mais qui se définit aujourd'hui comme "démocrate conservateur", est en conflit avec les élites laïques judiciaires et militaires de Turquie depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Accusé par les défenseurs de la laïcité de vouloir lever la séparation entre l'Etat et la religion, l'AKP assure ne pas gouverner suivant un programme islamiste. Dès l'annonce de la plainte, l'AKP a dénoncé la démarche comme une atteinte à la démocratie et Erdogan a convoqué une réunion d'urgence des cadres du parti.
Le Conseil constitutionnel turc a déjà interdit pour les mêmes motifs deux partis islamistes, le Parti de la prospérité (Refah) en 1998 et le Parti de la vertu (Fazilet) en 2001, dans les rangs desquels plusieurs cadres de l'AKP, dont MM. Erdogan et Gül, ont fait leurs classes politiques.
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