Turquie : libération des 3 Allemands enlevés par le PKK
Les trois hommes ont été retrouvés sains et saufs, après avoir été libérés par les séparatistes kurdes du PKK, qui craignaient manifestement des opérations de l’armée turque dans la région.
Les trois touristes allemands avaient été enlevés le 9 juillet dernier, alors qu’ils faisaient de l’alpinisme dans l’est de la Turquie sur le Mont Ararat.
Leur libération a été confirmée par les autorités turques. "Le ministre (turc) des Affaires étrangères Ali Babacan vient
d'appeler au téléphone son homologue allemand Frank-Walter
Steinmeier pour lui dire que les trois ressortissants allemands se trouvent aux mains des forces turques et qu'ils sont en bonne santé", a indiqué le porte-parole du ministère turc des
Le gouverneur d'Agri Mehmet Cetin a déclaré devant la presse que le groupe de rebelles qui avait kidnappé les ressortissants
allemands "a été forcé à relâcher les otages en raison des
opérations de l'armée visant à les libérer, l'étau s'étant resserré
autour d'eux". Les gendarmes ont retrouvé les otages une trentaine de minutes après leur libération, a-t-il souligné.
"Ils subissent actuellement un examen de santé et vont être
ensuite remis aux autorités allemandes pour qu'ils puissent rentrer dans leur pays", a ajouté le responsable lors d'une conférence de presse retransmise par les chaînes de télévision.
Le PKK avait indiqué après le rapt qu'il garderait les trois
Allemands en otage jusqu'à ce que Berlin mette fin à la répression contre ses militants et ses sympathisants en Allemagne où vivent quelque 2,4 millions d'immigrés turcs, dont environ 600.000 Kurdes. Un porte-parole du PKK avait également posé comme condition à la
libération des alpinistes l'arrêt des opérations militaires d'Ankara
dans la région d'Agri.
Les autorités allemandes avaient rejeté ces demandes qualifiées de chantage, réclamant la libération immédiate des otages.
Le PKK, qui figure sur la liste des organisations classées comme terroristes par l'Union européenne, la Turquie et les Etats-Unis, a lancé en 1984 une lutte séparatiste armée dans le sud-est et l'est anatolien, dont la population est en majorité kurde. Ce conflit a fait plus de 37.000 morts selon les chiffres
officiels.
L'organisation a enlevé dans le passé des soldats, des policiers
et des journalistes turcs, mais les enlèvements de touristes par le
PKK sont rares.
Edwige Coupez, avec agences
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