Solaire chinois vs vin européen : le bras de fer entre Bruxelles et Pékin
La Chine a riposté à la décision de Bruxelles de taxer provisoirement les produits de l'industrie photovoltaïque chinoise en annonçant une enquête sur les vins européens.
Elle s'y attendait. En instaurant des taxes provisoires sur les panneaux solaires chinois, la Commission européenne s'est attirée les foudres de Pékin, mercredi 5 juin. La Chine va lancer une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne. Si vous avez raté un épisode, francetv info reprend le fil.
Acte 1 : Bruxelles s'attaque au solaire chinois
La Commission européenne a attaqué fort, mardi, en instaurant des taxes provisoires sur les panneaux solaires chinois, malgré les réticences de plusieurs Etats membres et les critiques de Pékin. Objectif : protéger l'industrie photovoltaïque européenne menacée par le dumping (qui consiste à vendre un produit à un prix inférieur à son coût de production) des industriels chinois. Ainsi, dès le 6 juin, les taxes seront au taux de 11,8%. Elles passeront ensuite à 47,6% en moyenne à partir du 6 août, si la Commission ne trouve pas d'accord avec Pékin.
Acte 2 : Berlin dit son mécontentement
La décision a fait réagir l'Allemagne, partenaire de la Chine, qui l'a qualifiée mercredi de "grave erreur" par la voix de son ministre de l'Economie. "L'Allemagne a toujours clairement dit que nous, le gouvernement, privilégions le dialogue et non la confrontation", a déclaré Philipp Rösler sur la chaîne de télévision allemande ARD, craignant "une guerre commerciale".
Acte 3 : la Chine s'en prend aux vins européens
La réaction de Pékin n'a pas pris 24 heures. En réplique aux taxes instaurées par Bruxelles, "le gouvernement chinois a lancé une [enquête] antidumping et anti-subventions visant les vins [importés] de l'Union européenne", a indiqué mercredi matin le ministère chinois du Commerce.
Un peu plus tôt, l'agence Chine nouvelle avait mis en garde l'UE : "Le protectionnisme d'un côté ne peut déboucher que sur du protectionnisme de l'autre côté. [Bruxelles] devra porter la responsabilité d'une éventuelle guerre commerciale si une telle hypothèse se réalise." L'agence d'Etat estime que la décision de la Commission européenne risque de faire "dérailler" les relations commerciales sino-européennes. Mais pour Yao Wei, une économiste basée à Hong Kong, "le conflit est assurément en train de dégénérer".
Acte 4 : Paris demande une réunion des 27
En France, l'inquiétude est de mise après l'annonce de Pékin de surtaxer les bouteilles européennes. Il faut dire que les exportations vers la Chine proviennent pour moitié de l'Hexagone. "On prend ça très au sérieux, on étudie la portée des mesures, qui ne sont pas connues avec précision", a ainsi réagi le ministère du Commerce extérieur, épinglant une mesure "déplacée et condamnable".
Signe de fébrilité, François Hollande a demandé mercredi en Conseil des ministres une réunion des vingt-sept Etats membres de l'Union européenne, a indiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Objectif : trouver "une solidarité de point de vue" entre les pays.
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