Cet article date de plus de treize ans.

Sommet européen au coeur de la partie d'échecs caucasienne

A quelques heures de l'ouverture du sommet extraordinaire de Bruxelles qui doit accoucher d'une position commune sur le conflit géorgien, la Russie hausse le ton et réaffirme son rejet d'un monde {"unipolaire"} dominé par les Etats-Unis. Les 27 marchent sur des oeufs...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

La Russie "ne peut pas accepter un système mondial où toutes les décisions sont prises par un seul pays, même aussi important que les Etats-Unis. Un tel monde est instable et porteur de menaces de conflits". Le président russe Dmitri Medvedev a donné le ton hier, à quelques heures de l'ouverture du sommet extraordinaire que les 27 tiennent à Bruxelles.

Dans une interview à trois chaînes de télévision russes, le locataire du Kremlin n'exclut pas que la Russie puisse avoir recours à des "sanctions" contre les pays qui lui sont hostiles. Tout en les jugeant "contreproductives" et réservées aux "cas extrêmes". Moscou continue donc de souffler le chaud, qualifiant d'“irrévocable” sa décision de reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie- du-Sud.

Divisions

Ces déclarations interviennent alors que les Européens sont sous pression pour parvenir à produire une déclaration à la fois forte et unie sur la crise géorgienne, lors de leur sommet. Mais des lignes de fracture affleurent déjà entre les "durs", ex-pays du bloc
soviétique et Suède d'un côté, et de l'autre les pays de la "Vieille Europe" -France, Allemagne, Italie, Bénélux-, plus modérés.

Ainsi, la Grande-Bretagne prévient que l'UE pourrait "revoir totalement ses relations avec la Russie". Alors que la présidence française laisse entendre que les sanctions ne sont pas à l'ordre du jour pour le moment.

En Géorgie, où des manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes sont attendues aujourd'hui, on continue d'espérer des "mesures adéquates" à l'encontre de la Russie, pour reprendre les mots du vice-ministre des Affaires étrangères Grigol Vachadzé.

Cette semaine s'annonce donc cruciale pour le petit Etat géorgien. Mais bien au-delà. "On va comprendre si le monde est uni pour s'opposer aux actions russes en Géorgie", selon un analyste indépendant géorgien.

La Russie et la Géorgie s'accusent mutuellement d'avoir provoqué le conflit (lire notre encadré). Une vaste offensive russe a été lancée le 8 août après que les forces géorgiennes ont déclenché une opération pour tenter de reprendre le contrôle de l'Ossétie-du-Sud.

Gilles Halais avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.