Sommet Bruxelles : les 27 unis face à la crise
Ce sommet européen devait resserrer l’unité européenne face à la crise économique après des semaines de polémique. Un léger couac subsiste sur la question de l’aide aux pays de l’Est gravement touchés par la morosité économique. La chancelière allemande Angela Merkel a rejeté les appels (surtout de la Hongrie) en faveur d'un plan de sauvetage global pour ces pays. Elle a affirmé que la situation était très différente dans chaque pays de l'UE et que l'aide devait être attribuée au cas par cas. Une conclusion à laquelle se sont finalement rangés les autres dirigeants puisque le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays préside actuellement l’UE, a déclaré à l’issue du sommet : "Il est tout à fait clair que l'Union européenne ne laissera personne sur le bord de la route".
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a voulu mettre en avant les points positifs de ce sommet notamment sur l’accord trouvé autour de ce qu’il appelle "les actifs toxiques des banques". Ces placements financiers basés sur les subprimes, qui ont aujourd’hui perdu toute valeur et qui plombent les bilans des institutions financières. Ils sont aujourd’hui à l’origine du mal qui ronge l’économie puisqu’ils paralysent fortement le crédit. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a parlé de son côté d'un "accord global" sur "un cadre commun", précisant qu'une décision finale serait prise au prochain sommet des dirigeants européens les 19 et 20 mars. Cet accord porte "sur la manière de traiter les actifs toxiques", a-t-il ajouté. Il laisse à chaque Etat une "grande flexibilité sur la détermination des actifs éligibles" mais il procure un "cadre européen de façon à assurer le bon fonctionnement du marché intérieur" a ajouté pour sa part M. Sarkozy. Il a cependant exclu l’idée de créer une "bad bank"( un établissement pour récupérer tous ces actifs douteux). Mauvaise expérience oblige après l’affaire du Crédit Lyonnais.
Par ailleurs le chef de l’Etat français a également expliqué que la question du protectionnisme avait été évacuée.
Il faisait allusion à la polémique liée au soutien de la filière automobile en France. Il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy avait promis une aide de 6 milliards d'euros à Peugeot et Renault en échange du maintien des emplois en France et de ne pas délocaliser notamment vers la Tchéquie. Le Premier ministre tchèque avait alors taxé ce plan de soutien de protectionniste.
Enfin autre sujet qui risque de faire polémique sur la liste noire des paradis fiscaux que doit établir le G20. La Suisse est dans la ligne de mire et considéré comme tel pour l'instant.
_ Ce sommet préparait la réunion du G20 sur la crise prévue le 2 avril à Londres. Le Premier ministre tchèque a précisé que Barack Obama se rendrait à Prague le 5 avril.
Anne-Laure Barral avec agences.
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