Serbie : les pro-européens remportent les législatives
Sans vouloir aller trop vite dans le maniement des symboles, il semblerait que les Serbes aient clairement tourné la page nationaliste, ouverte avec Slobodan Milosevic et affichent clairement leur volonté d'entrer dans l'Europe. C'est aussi la preuve que le traumatisme de la guerre du Kosovo, en 1999, où des avions européens ont bombardé le pays sous le pavillon de l'OTAN, est surmonté.
Boris Tadic a revendiqué la victoire en déclarant que les Serbes avaient “confirmé un pas nettement européen pour la Serbie”. “Le gouvernement que nous formerons ne reconnaîtra pas le Kosovo”, a-t-il par ailleurs ajouté, démentant les prédictions des nationalistes qui accusaient le camp pro-UE de vouloir reconnaître l'indépendance de l'ancienne province serbe à majorité albanophone.
Les premiers résultats créditent le parti de Tadic et ses alliés de 39% des suffrages contre 28,6% au Parti radical (SRS, nationaliste) du chef de l'opposition Tomislav Nikolic. Ce qui signifie la majorité, mais pas la majorité absolue.
“C'est une grande victoire”, s'est réjoui le ministre de la Défense Dragan Sutanovac, membre du DS, le parti de Tadic. “Cela montre que les Serbes veulent une Serbie européenne”.
Les Occidentaux n'avaient pas caché qu'ils espéraient une victoire des Démocrates de Tadic, mais à tous les stades de la campagne, les sondages plaçaient les Radicaux en tête.
Les Démocrates estiment pour leur part que l'accession à l'UE est le seul moyen d'attirer des investisseurs et de relever le niveau de vie qui a pâti de l'isolement du pays, dans les années 1990, en raison du rôle de la Serbie dans les guerres
dans l'ex-Yougoslavie.
Grégoire Lecalot, avec agences
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