Séquestration en Autriche : Josef Fritzl en prison
A 73 ans, le passé de Josef Fritzl l'a rattrapé. L'homme a avoué l'inavouable à la police autrichienne. "Il a reconnu avoir enfermé sa fille, qui avait 18 ans à l'époque, avoir eu des relations sexuelles répétées avec elle, et être le père de ses sept enfants", a relaté Franz Polzer, le chef de la police de Basse-Autriche. Le calvaire a duré 24 ans. Elisabeth avait 18 ans quand les faits ont commencé. Elle en a aujourd'hui 42.
Arrêté samedi soir, le suspect s'était dans un premier temps muré dans le silence et avait seulement accepté de révéler le code d'ouverture de la serrure électronique menant à la cachette dans laquelle il avait séquestré sa fille.
Et reconnaissant cela, il a également raconté le reste. Il a en effet construit un réduit dans une de ses caves pour enfermer sa fille et certains des enfants qu'il a eu avec elle. Un réduit aménagé comme un appartement secret d'une cinquantaine de mètres carrés. La cachette comportait une porte à isolation phonique, une petite salle de bains décorée et un couloir étroit menant à une minuscule chambre. Un système électronique d'entrée sans clé empêchait la captive de s'échapper de sa prison, construite en béton renforcé. Fritzl a également avoué avoir brûlé le cadavre d'un enfant, mort à la naissance, dans la chaudière du domicile familial.
L'Autriche sous le choc
Abasourdie par cette affaire, qui rappelle la séquestration de Natacha Kampusch, l'Autriche cherche à comprendre. Brave grand-père en apparence, Josef Fritzl était très apprécié dans son quartier. Il est décrit comme un homme aimable, poli, toujours prêt à aider les autres et très attentionné pour ses enfants. Jusqu'à présent, il était surtout connu pour sa passion pour la pêche et pour ses qualités de père de sept enfants.
Lorsqu'il a commencé à séquestrer sa fille, il a expliqué qu'elle avait sans doute rejoint une secte. Il lui avait d'ailleurs fait écrire une lettre demandant d'arrêter les recherches. Il interdisait à sa famille de descendre à la cave, expliquant que c'était son atelier. Tous les soirs, il s'y rendait avec des vêtements et de la nourriture pour ses prisonniers.
Pour justifier l'adoption de trois enfants qu'il avait eus avec sa fille, il a mis en scène leur abandon devant sa porte, faisant croire que c'était le souhait de la mère. Les services sociaux n'ont pas cherché à en savoir plus.
L'audition de Josef Fritzl doit encore durer plusieurs jours.
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