Selon une étude publiée mardi, 165 millions d'Européens souffrent de dépression, d'anxiété, d'insomnie ou de démence.
Ce chiffre représente 38 % de la population de l"Union européenne, selon l"enquête menée par l"European Brain Council (EBC). L"institut estime le coût total de la prise en charge de ces troubles à 1.550 euros par personne et par an.
Ce coût a doublé depuis 2005, date de publication d"une précédente étude sur le sujet réalisée par l"EBC. Le coût total de ces maladies serait de 798 milliards d"euros pour l"EBC. A titre de comparaison, le coût annuel induit par le traitement du cancer est estimé entre 150 et 250 milliards d'euros. Celui des maladies cardiovasculaires était de 192 milliards en 2008.
L"EBC relève que l"allongement de l"espérance de vie vient renforcer « le défi économique numéro un pour le système de santé européen. » "Le fardeau de plus en plus lourd et le coût croissant associé à ces désordres psychologiques est une bombe à retardement pour l'économie européenne et la société européenne dans son ensemble", dit le rapport rédigé par des spécialistes en Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Suède et à travers l'Europe. Les experts appellent à un accroissement des fonds alloués à la recherche afin de faire face à cette menace.
Plusieurs grands groupes pharmaceutiques, en particulier GlaxoSmithKline et AstraZeneca en Europe, se sont désengagés de la recherche dans le secteur des neurosciences, l'abandonnant aux gouvernements et aux associations caritatives. Les experts précisent qu'une partie du problème tient à une réglementation européenne plus stricte sur les médicaments agissant sur le système nerveux central.
Ils font également valoir que les laboratoires pharmaceutiques ont connu des revers dans le développement de médicaments efficaces pour traiter ce type de pathologies. Enfin, la coopération entre sociétés privées du secteur et partenaires publics comme la Commission européenne a été affaiblie par une tendance des laboratoires à s'expatrier aux Etats-Unis, en Chine et en Inde.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.