Pour Sarkozy, le sommet européen imminent est celui de la dernière chance
Le président de la République s'est exprimé depuis Marseille, quelques heures avant l'ouverture du Conseil européen à Bruxelles. Pour lui, s'il n'y a pas d'accord, "il n'y aura pas de seconde chance"
En déplacement à Marseille (Bouches-du-Rhône), Nicolas Sarkozy a insisté jeudi 8 décembre sur la nécessité que les Européens parviennent, lors du conseil européen de Bruxelles qui s'ouvre dès jeudi soir, à un accord sur la réforme de leur gouvernance économique.
• Une situation grave
Nicolas Sarkozy a donné un discours aux accents dramatiques. "Jamais l'Europe n'a été aussi nécessaire, jamais elle n'a été aussi en danger. Jamais autant de pays n'ont voulu adhérer à l'Europe, jamais le risque d'explosion de l'Europe n'a été aussi grand", a jugé le président français.
"L'Europe est face à une situation extraordinairement dangereuse", a-t-il insisté.
La zone euro est en effet en mauvaise posture, notamment après les avertissements répétés de l'agence de notation Standard and Poor's qui a menacé de dégrader la note des pays de la zone euro et s'en est pris mercredi à l'UE dans son ensemble et à ses banques.
• Une décision urgente
Pour le chef de l'Etat, la situation ne peut souffrir de délayer la prise de décision : "Il faut décider tout de suite. (…) Plus nous tarderons à prendre cette décision, plus elle sera coûteuse, moins elle sera efficace", a-t-il affirmé. "Nous avons quelques semaines pour décider parce que le temps travaille contre nous."
Nicolas Sarkozy estime que l'avenir de la zone euro dépend de ce sommet européen imminent : "Si vendredi nous n'avons pas un accord, il n'y aura pas de seconde chance", a prévenu le chef de l'Etat devant le congrès des partis européens de droite (PPE).
• Un compromis crucial
Le président a appelé "à l'esprit de compromis et à la rapidité de décision". Pour lui, il n'y a "pas le choix". Les pays de la zone euro doivent montrer "plus de solidarité". Surtout, a-t-il précisé, la France et l'Allemagne, qui défendent l'instauration d'un nouveau traité européen. "Si nous arrivions (…) sans un accord entre la France et l'Allemagne, alors un accord serait impossible dans toute l'Europe."
Déjà, le Royaume-Uni avait réagi mercredi 7 décembre par la voix de David Cameron, son Premier ministre, qui prévenait : "Oui à un changement de traité, mais à nos conditions." Jeudi matin, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt affirmait quant à lui qu'un nouveau traité n'est "pas la solution qu'attendent les marchés", rapporte le JDD.
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