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Sarkozy et Berlusconi veulent assouplir les accords de Schengen

A l'issue d'un sommet visant à mettre fin au coup de froid entre la France et l'Italie, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont demandé à réformer les accords de Schengen. Ils veulent faciliter les fermetures temporaires des frontières pour réguler l'immigration, en échange de quoi, Rome serait aidée pour gérer l'afflux de migrants tunisiens. Sur la brouille économique en revanche, les deux pays n'ont pas avancé.
Article rédigé par franceinfo
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Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy vont révéler dans les prochaines heures une lettre à la commission européenne pour lui demander d'assouplir les accords de Schengen, qui permettent la libre circulation des personnes dans l'Union européenne. Les deux pays veulent pouvoir plus facilement procéder à la fermeture temporaire de leurs frontières intra-européennes, en cas de situation exceptionnelle. Leurs regards se tournent évidement vers les migrants tunisiens qui souhaitent se rendre en France via l'Italie, qui constitue la porte d'entrée de l'UE :“nous voulons que Schengen vive mais pour que Schengen vive, Schengen doit être réformé”, plaide Nicolas Sarkozy.

Les 20.000 permis de séjours accordés par Rome avaient provoqué la colère de Paris, qui avait fermé sa frontière le 17 avril, alors qu'un train de migrants était annoncé. Cette fermeture avait provoqué la colère de l'Italie.

En échange du soutien de la position de Paris, Rome espère recevoir des aides pour contrôler les flux migratoires en provenance de la Méditerranée. Et les deux chefs d'Etat et de gouvernement espèrent que cette fermeté affichée leur permettra de faire dégonfler la pression sur leur extrême-droite : le FN en France et la Ligue du nord en Italie.

Volonté de démontrer que les deux pays sont réconciliés, ou ondes positives des beautés architecturales de la Villa Madama, où s'est tenu le sommet, les deux délégations se sont lancées dans un échange de politesses exquises : la France a assuré que rien ne lui ferait plus plaisir que de soutenir un candidat italien à la présidence de la BCE, tandis que Silvio Berlusconi reconnaissait que la France avait fait plus que tout autre pays en terme d'accueil des migrants.

Mais au delà des effusions diplomatiques, l'un des principaux contentieux franco-italien demeure, et s'est même aggravé durant la rencontre : les achats de joyaux de l'économie italienne par des groupes français. Pendant que Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy discutaient sous les fresques Renaissance, le groupe laitier français Lactalis passait à l'offensive sur le géant italien Parmalat, en lançant une OPA sur la totalité du capital. Silvio Berlusconi a joué l'apaisement, ne jugeant pas l'offre hostile. Il s'est entendu avec Nicolas Sarkozy pour favoriser la création de groupes franco-italiens, assurant qu'il pensait que l'économie doit être libre. Ce qui n'empêche pas les deux pays d'envisager le détachement de hauts fonctionnaires pour aider à des rapprochements.

Grégoire Lecalot, avec agences

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