Royaume-Uni : remaniement fatal pour le chef de la diplomatie

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, poids lourd du parti conservateur, a provoqué la surprise en quittant son poste lundi 14 juillet à la faveur d'un remaniement ministériel d'une ampleur inattendue. Ces changements visent à rajeunir et féminiser le gouvernement à dix mois des élections législatives.

Le Premier ministre David Cameron a rendu un hommage appuyé au chef de la diplomatie, sans indiquer immédiatement le nom de son successeur. Comme l'avait indiqué la BBC (en anglais), le poste revient à l'actuel ministre de la Défense Philip Hammond, encore plus eurosceptique que William Hague.

"Une purge des quinquagénaires" ?

La nouvelle a pris de court les commentateurs quand elle est tombée dans la soirée. Pour le Daily Mail, le petit génie de la politique qui s'était fait offrir à 15 ans par sa mère, pour cadeau d'anniversaire, une carte de membre du parti conservateur, a été victime "d'une purge des quinquagénaires".

L'autre départ le plus remarqué de l'équipe gouvernementale est celui d'un baron de la politique britannique, Kenneth Clarke, 74 ans, qui était ministre sans portefeuille après avoir occupé de nombreux hauts postes ministériels depuis 1972. Le 10, Downing Street a annoncé que le Premier ministre avait aussi accepté la démission du ministre aux Universités, du ministre à l'Energie et au changement climatique, du ministre à l'Irlande du Nord et du ministre au Pays-de-Galles.

David Cameron, qui a perdu sa bataille pour empêcher la nomination de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, s'est engagé dans une autre croisade à l'issue incertaine. Il a promis aux Britanniques d'obtenir des réformes de l'UE, avant de convoquer un référendum en 2017 sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'Union.