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Révolution robotique: quelques gagnants, beaucoup de perdants
Les économistes divergent sur l’impact de la révolution robotique et de l’intelligence artificielle. Moins de 10% des emplois sont menacés, selon le Conseil d’orientation pour l’emploi; deux fois plus, selon l’OCDE. Même le très libéral Forum économique de Davos est pessimiste: 7 millions de postes de travail sont menacés par «la quatrième révolution industrielle» dans les principales économies.
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L’enquête menée pour les experts du Forum de Davos, intitulée The Future of Jobs, estime que les technologies numériques feront perdre des millions d’emplois dans les principales économies avancées. Robotique, intelligence artificielle, Internet des objets ou encore Big Data... l’automatisation aura un impact négatif sur le marché du travail. Mais les économistes divergent sur leur ampleur et sur le type d’emplois promis à disparaître ou à muter.
Selon une étude menée dans les 15 principales économies, représentant 65% de la main d'œuvre mondiale, «le nombre d'emplois perdus à travers l'automatisation ou la désintermédiation pourrait atteindre 7,1 millions». «Ces pertes seront partiellement compensées par la création de 2,1 millions d'emplois nouveaux, principalement dans les domaines spécialisés, tels l'informatique, les mathématiques et l'ingénierie.»
Robotique et Intelligence artificielle
Après les caissières remplacées par les automates et les ouvriers qualifiés évincés par des robots, les camions rouleront demain sans chauffeur, les transactions financière se feront sans banquier (Blockchain), les démarches administratives seront dématérialisées. Cette nouvelle révolution industrielle, thème du Forum de Davos (17 au 20 janvier 2017), englobe l'émergence des nouvelles technologies, comme les objets connectés, les nanotechnologies ou les imprimantes 3D.
Selon les chercheurs du Forum de Davos, les secteurs les plus touchés devraient être ceux «des cols blancs (travail de bureau) et les tâches administratives» et «le secteur de la santé, susceptible de subir des pertes d'emplois sévères dans les cinq prochaines années, suivi de l'énergie et des services financiers».
Ces défis technologiques alimentent de nombreux rapports. France Stratégie, organisme placée sous la tutelle de Matignon, chiffrait le nombre d’emplois en péril à plus de 3 millions, dans une note publiée en juillet 2016. Les métiers manuels, et peu qualifiés, étant les plus affectés.
Agent d'entretien est la profession qui affiche l'indice d'automatisation le plus fort, avec 320.000 personnes. Il est ensuite suivi par les «ouvriers qualifiés des industries de process» – les activités industrielles comme la pétrochimie et l'agroalimentaire –, 95.545, à égalité avec les «ouvriers non qualifiés de la manutention», 86.000, remplacés massivement par des robots, comme on le voit d’ores et déjà chez le géant américain Amazon. On trouve également dans la suite de ce classement les cuisiniers, jardiniers ou encore viticulteurs bientôt remplacés par des machines.
De plus en plus de tâches intellectuelles peuvent être effectuées par des machines: les métiers juridiques ou médicaux, par exemple, ne sont plus épargnés. Les assistants commerciaux ou les secrétaires sont eux aussi voués à disparaître d'ici à 2035.
Chômage technologique
L’étude du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) se veut moins pessimiste. Selon cette étude, moins de 10% des emplois sont menacés par la robotique, l’intelligence artificielle et les technologies liées à Internet. Mais un emploi sur deux a de fortes chances d’être transformé, prévient le Conseil d’orientation pour l’emploi.
Le COE écarte donc le scénario noir qui verrait des hordes de robots ou de logiciels balayer les humains de leur lieu de travail. «Seule une faible part des emplois a un indice d'automatisation élevé», même si ces «moins de 10%» représentent tout de même 1,49 million d'emplois. L’OCDE est un peu plus inquiet avec près de 2,6 millions d’emplois impactés.
Avant même l’arrivée de cette quatrième révolution industrielle, l’emploi en France n’a cessé d’évoluer sous l’effet du progrès technologique et de la mondialisation. Entre 1980 et 2010, l’industrie est passée de 18% à 12% des emplois sous l'effet de «l'automatisation» et de la «concurrence des pays à bas coût». Même tendance dans l'agriculture, où les effectifs ont fondu de moitié, de 2 millions à 958.000 personnes. Le secteur des services en revanche est passé de 65% à 77% de l'emploi total.
Ce qui est clair, c’est que depuis les filatures de soie, les diligences et les cochers, les métiers n’ont cessé de disparaître et d’être remplacées par d’autres. Le nombre d’emplois en France métropolitaine a augmenté de 3,4 millions entre 1980 et 2010. La seule vérité qui ressort de tous ces travaux, c’est que certains secteurs seront détruits et que d’autres émergeront. Il faudra bien construire et entretenir les robots.
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