Entre 7h et 10h, France Info a déplacé sa matinale en direct de Kiev, la capitale ukrainienne. Mathilde Munos et nos envoyés spéciaux sont mobilisés pour comprendre et analyser les raisons de la crise. LES AFFRONTEMENTSCes dernières heures, la capitale ukrainienne a basculé dans une extrême violence dans un face àface qui oppose le pouvoir à l'opposition quicompte ses morts. Depuis mardi, au moins 75 manifestants ont perdu la vie dans le centre de lacapitale et notamment sur la place de l'Indépendance, dite aussi Maïdan, transforméeen véritable champ de bataille. UNE REVOLTE D'ABORD POPULAIREC'est ici, sur cette place, que la contestation est partie il y a un peu plus de trois mois. D'abord un mouvement populaire et plutôt pacifique lancé par des étudiants tournés vers l'Europe quand le gouvernement ukrainien lui opte pour un rapprochement avec la Russie. Mais la situation s'est dégradée au fil des semaines, elle s'est durcie et même littéralement embrasée ces derniers jours, plongeant Kiev en état d'insurrection, de quasi guerre civile. Parmi les manifestants, il y a les premières lignes, des jeunes cagoulés, souvent habillés en treillis avec gilets pare-balles, battes de baseball et boucliers. Certains sont des manifestants d'extrême gauche ou d'extrême droite, de mouvements nationalistes. Mais on croise aussi des étudiants, avocats, ouvriers, camionneurs, hommes et femmes de tous âges qui eux aussi tentent de braver les désormais fameuxberkhout, comprenez les policiers anti-émeutes. LE MINCE ESPOIR D'UNE SORTIE DE CRISEHier et cette nuit, lespourparlers se sont poursuivis avec le président ukrainien VictorIanoukovitch et les leaders de l'opposition tandis que l'Union européenne peinait à trouver la voie d'une sortie de crise politique. Le ministre des Affaires étrangèresLaurent Fabius a quitté Kiev pour la Chine, mais ses deux homologues allemandset polonais sont toujours dans la capitale ukrainienne. Vendredi matin, la présidence ukrainienne a annoncé qu'un accord avait été trouvé entre le pouvoir ukrainien, l'opposition, l'UE et la Russie. Ce compromis entre les différentes parties, sur lequel aucune précision n'est donnée, doit être signé dans la matinée, a précisé la présidence dans un communiqué. Mais pour l'heure, l'opposition ne confirme pas. "On ne peut rien dire de définitif avant la fin de la matinée ", a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Après des négociations qui ont duré toute la nuit, la discussion a cessé à 07H20", précise par ailleurs le ministre polonais Radoslaw Sikorski sur Twitter.Les manifestants de laplace de l'Indépendance, eux, réclament toujours le départ pur et simple du président et la chute du régime d'Ianoukovitch.