Reportage "On n'est pas habitué à la violence" : à Prague, l'effroi et la peur après la fusillade qui a fait 13 morts

À Prague, en République tchèque, 13 personnes ont été tuées jeudi dans une université, par un tireur qui a été retrouvé mort. La population est sous le choc.
Article rédigé par Sébastien Baer - édité par Marion Ferrere
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des passants viennent déposer des fleurs en hommage aux 14 personnes tuées jeudi par un tireur à l'université de Prague (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

À Prague, 13 personnes ont été tuées et 25 autres blessées, dont 10 grièvement, lors d’une fusillade dans une université survenue le jeudi 21 décembre. Un homme de 24 ans, vraisemblablement un étudiant de l’établissement, dont le corps a été retrouvé sans vie, a ouvert le feu sur ses camarades. Le massacre a eu lieu en plein après-midi, au cœur de la capitale tchèque. Il a semé l’effroi et provoqué la consternation des habitants.

L'université de Prague où s'est déroulée la fusillade qui a fait 14 morts, le 21 décembre 2023 (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Inquiétude et incompréhension

Toute la nuit, le quartier de l'université est resté bouclé par la police pour permettre le va-et-vient des ambulances et l'évacuation des étudiants qui se sont barricadés pour échapper au tireur. Andréa, une directrice d'hôtel de 35 ans, faisait ses courses de Noël quand la fusillade a éclaté. "Pour nous, c'est très choquant. On se dit que ça peut arriver à l'étranger, mais on ne s'attend pas à ce que ça se produise en République tchèque", confie la jeune femme.

"On n'est pas habitué à la violence. Ici, on se sent en sécurité, c'est très paisible. Les gens n'ont pas d'arme, alors on ne comprend pas. Pour nous, ça n'a aucun sens". 

Andréa, une habitante de Prague

à franceinfo

Le massacre a été commis ce 21 décembre 2023 à quelques centaines de mètres de la place de la Vieille Ville, au cœur de Prague, où le marché de Noël attire de nombreux touristes (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Cette consternation, Simon, 37 ans, la partage aussi.  "C'est effrayant et ça m'inquiète", admet cet habitant de Prague. "Ce genre de choses peut arriver dans différents pays. Aux États-Unis, c'est quelque chose dont les gens parlent. Les gens savent que ça arrive dans les écoles et ils se préparent à ça. Mais en République tchèque, ça n'arrive pas. On ne s'attendait pas à ça. Personne ne sait pourquoi ça arrive. Donc cela me donne le sentiment de ne pas savoir quoi faire ou de ne pas savoir comment l'éviter", raconte-t-il.

"Je ne sais pas si je dois avoir peur d'aller voir mes amis ou si je dois avoir peur d'aller faire mes courses pour Noël. Je suis davantage en alerte, je fais plus attention à mon environnement et j'espère juste que cela n'arrivera plus."

Simon, habitant de Prague

à franceinfo

L'intervention rapide de la police

La fusillade s'est produite à quelques centaines de mètres de la place de la Vieille ville, avec son sapin illuminé et son marché de Noël très prisé des touristes. Bruno, venu d'Italie avec sa femme et ses deux fils, passe trois jours de vacances en famille à Prague. "On est venu ici pour Noël pour s'amuser. Cela a transformé une atmosphère joyeuse en cauchemar. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi quelqu'un est capable de tuer des gens dans une université ou des jeunes, comme mon fils, viennent étudier. Cela me désole", déplore Bruno.

Une tente de la Croix-Rouge a été installée  près de l'université de Prague pour porter assistance aux étudiants rescapés qui se sont barricadés pour échapper au tireur (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

L'intervention rapide de la police sur place, douze minutes après la fusillade, a sans doute évité un bilan plus lourd encore. Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur a fait savoir que le massacre n'est pas lié au terrorisme. 

Le choc à Prague au lendemain de la tuerie : reportage de Sébastien Baer

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