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Relents fascistes à Rome

Quatre personnes ont été blessées dans un raid attribué à des néofascistes à Rome. Cible des attaques trois jours plus tôt : des magasins tenus par des étrangers. L'ambiance s'alourdit dans la capitale italienne, qui craint des relents fascistes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © reuters)

Si la puanteur des ordures de Naples indispose, certains relents fascistes à Rome pourraient embarrasser de nouveau le pouvoir italien. Hier, quatre étudiants ont été blessés par un raid néofasciste dans la capitale italienne. Un groupe d'hommes âgés de 30 à 40 ans, armés de barres de fer, de bâtons et de chaînes de moto a attaqué de jeunes militants qui placardaient des affiches pour appeler à la tenue d'une réunion anti-fasciste. Car les jeunes Romains s'inquiètent. Samedi, plusieurs boutiques tenues par des immigrés originaires du Bangladesh et de l'Inde dans le quartier populaire du Pigneto ont été saccagées.

Le climat s'est tendu depuis l'arrivée de Gianni Alemanno à la mairie de Rome à la suite d'une campagne sécuritaire, suivi par l'élection de Silvio Berlusconi grâce à une alliance avec l'extrême droite.

Le maire de Rome a fermement condamné ces évènements. Mais il refuse de leur donner tout crédit politique : “Ces incidents ne doivent pas conduire à élaborer des théories politiques [...] Rien n'indique qu'il existe à Rome un climat propice à la violence”, a déclaré Gianni Alemanno.
“C'est une erreur de minimiser de tels incidents”, a répliqué le
chef de la gauche italienne Walter Veltroni, ancien maire de Rome,
qui y “a vu le signe d'une dégradation du climat politique”.

Amnesty International s'alarme

Lors de sa présentation du rapport annuel, la section italienne d'Amnesty International a dénoncé “une vague de racisme contre
les immigrés en Italie aussi bien ceux qui sont en règle que les clandestins”. Les communautés Roms et Tziganes ont été à plusieurs reprises l'objet d'attaques xénophobes dans le pays tandis que les expulsions s'intensifient.
L'ONG critique également les mesures prises par Silvio Berlusconi qui prévoient notamment la création d'un délit d'immigration
clandestine, une aggravation des peines pour les clandestins
reconnus coupables de délits et des expulsions plus faciles.

Le dernier évènement qui sème le trouble est cette fois symbolique. La municipalité de Rome pourrait prochainement inaugurer une rue “Almirante”, du nom du premier maire de Rome fasciste, défenseur actif du régime de Mussolini.

Emilie Loubens (avec agences)

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