Ratko Mladic entre les mains de la justice
Fin de cavale pour Ratko Mladic. Il a passé sa première nuit en prison. Quelques heures après son arrestation hier, l’ancien chef des Serbes de Bosnie devait être entendu par un juge avant de se voir notifier l’acte d’accusation. Mais la procédure a dû être interrompue en raison du "mauvais état de santé" de l’ancien militaire de 68 ans. Après avis des médecins, Ratko Mladic devrait à nouveau être présenté devant le juge aujourd’hui.
Prochaine étape dans le parcours judiciaire, Mladic devrait être extradé vers le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye (TPIY), aux Pays-Bas. Selon les autorités serbes, cette procédure d'extradition pourrait prendre jusqu'à sept jours. Cela faisait 16 ans qu’il était recherché, notamment pour génocide, après le massacre de 8.000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica durant la guerre en Bosnie (1992-95).
L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie a été arrêté jeudi vers 6 heures du matin à Lazarevo, un village de 2.000 habitants à 100km au nord-est de Belgrade. Il habitait dans une ferme de l’un des membres de sa famille. Lors de son arrestation, il était en possession de deux pistolets mais il n'a opposé aucune résistance et s'est montré "coopératif". "Mladic avait l'air d'un vieil homme" , a expliqué Rasim Ljajic, ministre du gouvernement en charge de la coopération avec le TPIY, jugeant que sa pâleur signifiait probablement qu'il sortait rarement de la maison.
Côté réactions, le président américain Barack Obama a salué l'arrestation, en espérant que cela apporte du "réconfort" aux familles des victimes de Mladic et "renforce les liens entre les peuples de la région". Le président français Nicolas Sarkozy a pour sa part salué "une très bonne nouvelle", marquant "une étape de plus vers l'intégration un jour prochain de la Serbie dans l'Union européenne".
Des incidents ont également eu lieu après l'arrestation de Ratko Mladic, perçu par de nombreux nationalistes serbes comme un héros de la guerre de Bosnie. Au moins deux personnes ont été blessées jeudi soir dans une échauffourée avec la police anti-émeutes lors d'une manifestation d'ultra-nationalistes dans le nord de la Serbie. A Belgrade, c'est une centaine de jeunes qui s'est rassemblée dans le centre de la ville. La présence policière a été renforcée dans la capitale. Plusieurs responsables serbes ont cependant indiqué jeudi qu'ils ne s'attendaient pas à des désordres dans le pays suite à l'arrestation de l'ancien général.
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