Quand Angela Merkel constate le fossé croissant entre l'Allemagne et la France
Décidément, entre ces deux-là ce n'est franchement pas l'amour fou. Ces derniers jours, le ton monte des deux côtés du Rhin. Angela Merkel est vivement critiquée, en France, pour sa défense d'une politique d'austérité. Hier encore, elle avait dénoncé les "solutions de facilité" et la "médiocrité" des recettes proposées pour contrer la crise. Des "formules simplistes" , avait rétorqué Jean-Marc Ayrault.
Médiocrité : le mot est revenu aujourd'hui dans la bouche d'Angela Merkel. Devant une assemblée de chefs d'entreprise aujourd'hui, elle a déploré le "manque de confiance" entre acteurs de la zone euro, et la "médiocrité" qui y régnait :
"Il y a un faux débat qui est apparu, opposant la croissance et la rigueur budgétaire. C'est n'importe quoi !" (Merkel)
Et de poursuivre : "l'Europe doit discuter des différence croissantes entre les économies française et allemande." Pas question, aux yeux de la chancelière allemande, de céder sur les euro-obligations. Pas question de mutualiser la dette en Europe, comme l'avait proposé hier François Hollande. A Mario Monti, le Premier ministre italien.
"Entre amis, il faut se dire les choses avec respect, avec sincérité" (Ayrault)
Et comme Jean-Marc Ayrault est en quelque sorte à l'origine de cette surenchère, le Premier ministre s'est senti obligé de tempérer : "Il faut se dire les choses, avec respect, mais avec sincérité, et avec un objectif, c'est de trouver ensemble la solution".
Car, quoi qu'il en soit, le couple franco-allemand ne peut se dissoudre. Berlin juge même que la coopération relève de la "raison d'Etat" .
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