Prévu initialement mardi, le lancement de la fusée Ariane 5, qui va s'arrimer à l'ISS, a bien eu lieu mercredi soir
Reporté en raison d'un problème technique, le lancement de la fusée européenne qui mettra en orbite l'ATV Johanes Kepler, a été qualifié d'"historique" par le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall.
Objectif : ravitailler pendant 3 mois et demi les astronautes de la Station spatiale internationale en nourriture, carburant, matériel scientifique, etc.
A l'issue de sa mission, l'ATV chargé se détachera de l'ISS puis désorbité, il se désintègrera dans l'atmosphère.
En vol autonome grâce à quatre grands panneaux solaires et des batteries, l'ATV (Automated Transfer Vehicle) s'amarrera automatiquement à la station spatiale internationale ISS huit jours après son lancement.
D'un poids de plus de 20 tonnes, l'ATV-2 représentera la plus importante charge utile lancée à ce jour par une Ariane 5.
Les deux modules (un de service et un de fret) qui constituent l'ATV ont été construits par Astrium, filiale spatiale d'EADS à la tête d'un consortium d'industriels européens.
Comme son prédécesseur, l'ATV-1 Jules Vernes, Johannes Kepler assurera un rôle "vital" dans le ravitaillement de l'ISS.
Le vol de mercredi, le premier de 2011, correspond à la 200e mission d'Ariane depuis son vol inaugural, au 56e vol d'une Ariane 5.
Secteur concurrentiel
Le lanceur européen couvre aujourd'hui 60% du marché commercial mondial, devant le russe Proton. Mais la concurrence russe, indienne, chinoise et américaine pourrait s'intensifier, soulignait récemment la Commission européenne. Arianespace pense pouvoir maintenir un rythme de 10 à 12 tirs par an avec ses trois lanceurs.
Le PDG d'Arianespace a néanmoins confirmé le problème de rentabilité d'Ariane, le coût de production d'une Ariane 5 restant de plusieurs dizaines de millions d'euros supérieur à ce que paient les clients d'Arianespace à chaque tir.
"Parce qu'on est dans un secteur extrêmement concurrentiel avec des concurrents dont les fusées sont fabriquées en Russie avec des coûts très bas" a-t-il indiqué.
"C'est la problématique à laquelle on est confronté et avec partout dans le monde, des Etats qui prennent en charge des pas de tirs, des infrastructures de lancement c'est pour ça que je demande un soutien pour l'activité d'Arianespace", a expliqué Jean-Yves Le Gall, qui estime à 120 millions d'euros le besoin de subvention par an pour 6 à 7 tirs d'Ariane.
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