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Présidentielle cruciale pour l'avenir de la Serbie

Les Serbes sont appelés à un choix crucial pour leur avenir, entre l'option d'un rapprochement avec l'Europe incarné par le sortant Boris Tadic, un modéré pro-occidental, et celui de l'isolement international symbolisé par l'ultranationaliste Tomislav Nikolic.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Damir Sagolj)

La participation devrait être une des clées de ce scrutin.

L'élection intervient dans un contexte particulier avec la probabilité d'une proclamation potentiellement explosive par les Kosovars de leur indépendance après le scrutin. Crédité d'une courte avance dans les sondages, Nikolic, du Parti radical serbe (SRS), est
un ancien allié du défunt ex-président Slobodan Milosevic, qu'il a soutenu durant les guerres des années 90 dans les Balkans avant qu'il ne soit évincé du pouvoir en 2000 sous la pression de la rue. Son élection risquerait de compliquer les relations de Belgrade avec l'Occident. Il a en effet menacé de couper les liens avec tout pays qui reconnaîtrait l'indépendance du Kosovo, souhaitée par Washington et des Etats européens. En outre, le chef du SRS, Vojislav Seselj est actuellement jugé pour crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.

Son principal adversaire, le télégénique président Boris Tadic, chef du Parti démocratique de Serbie (DSS, centre droit), est également hostile à la sécession du Kosovo. Mais à la différence de Nikolic, il a annoncé qu'il poursuivrait sur la voie du rapprochement avec l'Union européenne même si la province serbe à majorité albanophone, gérée par l'ONU depuis 1999, accède à la souveraineté avec la bénédiction de l'UE. Le DSS a joué un rôle clé dans la chute de Milosevic et son transfert au tribunal de La Haye, où il est mort en 2006 avant la fin de son procès.

Neuf candidats sont en lice au total, mais aucun ne devrait franchir la barre des 50%, et un second tour devrait donc avoir lieu le 3 février. Un récent sondage crédite Nikolic de 21% des voix et Tadic de 19% au premier tour, mais la courte avance du candidat ultranationaliste est peu significative, l'enquête comportant une marge d'erreur de deux points.

Une victoire de Nikolic ruinerait les espoirs de la Serbie de rejoindre l'UE à brève échéance, replongeant le pays dans un isolement international similaire à celui de l'ère Milosevic.

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