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Présidentielle allemande, test politique pour le gouvernement Merkel

Pour une fois, l'élection présidentielle allemande devrait être particulièrement suivie par l'opinion publique. D'habitude ce scrutin se fait dans la plus totale discrétion, le président n'ayant que des fonctions honorifiques en Allemagne. Cette année, l'opinion rêve de voir les électeurs sanctionner le gouvernement d'Angela Merkel, de plus en plus impopulaire.
Article rédigé par franceinfo
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Ce sont 1244 électeurs appelés à désigner un nouveau président pour l'Allemagne aujourd'hui. 622 députés du Bundestag, la chambre basse du Parlement et 622 délégués et personnalités de la société civile nommés par les régions.
_ En temps normal, le candidat soutenu par la majorité n'a aucun problème pour être élu, dans l’indifférence la plus totale. Mais cette année le fade conservateur Christian Wulff, âgé de 51 ans, pourrait payer l'impopularité grandissante du gouvernement Merkel.

Le scrutin pourrait en effet servir de soupape a des élus excédés par la zizanie au sein de l'alliance gouvernementale composée des conservateurs (CDU/CSU) et des libéraux (FDP). Excédés aussi par la politique menée par la chancelière Angela Merkel. Quatre députés du FDP viennent d'appeler à voter pour le candidat de l'opposition, Joachim Gauck, un ancien pasteur de l'ex-Allemagne de l'Est.

Cet homme âgé de 70 ans est également soutenu par quelques journaux conservateurs. Chistian Wulff, qui compte théoriquement une vingtaine de voix d'avance, pourrait donc être battu. Cela constituerait une "énorme défaite en terme de prestige pour Angela Merkel" selon un politologue allemand, Niels Diederich. Cela viendrait aussi conforter une opinion publique mécontente à 90% de l'action menée par l'actuel gouvernement.

La victoire de l'opposition dans ce scrutin n'est néanmoins pas acquise, en raison du mode de scrutin, du subtil jeu des alliances et de la personnalité du candidat Joachim Gauck. Chargé de s'occuper des archives de la Stasi à la réunification il ne bénéficie pas du soutien du parti d'extrême gauche, die Linke qui présente une candidate.

En cas d'élection de Joachim Gauck, l'Allemagne aurait à la tête de l'État une direction bicéphale composée d'un pasteur et d'une fille de pasteur, tous deux originaires de l'ancienne RDA.

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