Cet article date de plus d'onze ans.

Près de 800.000 fonctionnaires du Pentagone en congés forcés et sans solde

En mai dernier, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait annoncé la fermeture du Pentagone plusieurs journées cet été. Ce lundi et tous les lundis jusqu'à fin septembre, les 800.000 fonctionnaires du ministère de la Défense vont donc être placés au chômage forcé. La cause : la réduction des dépenses publiques et le contrôle de la dette du pays.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Gary Cameron YT)

Le Pentagone fermé pour cause... d'économies budgétaire. Le 24 mai dernier, la
fermeture totale de certains services de la Défense des Etats-Unis avait été imposée
à quasiment tous les 800.000 fonctionnaires du département. Rebelotte ce lundi. Et le
phénomène se reproduira même pour tous les lundis de l'été. Une
décision prise à regret par Chuck Hagel, secrétaire à la Défense, afin de répondre aux objectifs de réduction des
dépenses publiques et au contrôle de la dette.

Lutte anti-austérité

A partir du 8 juillet et jusqu'à fin septembre, les fonctionnaires de l'Etat fédéral se verront également refuser l'accès à leur lieu de travail, chaque lundi. Placés en congés forcés et sans solde, les fonctionnaires fédéraux sont victimes des coupes budgétaires, en vigueur depuis le mois de mars aux Etats-Unis, selon la Maison-Blanche. Trois mois d'été au cours desquels les services de la défense américaine tourneront au ralenti. Economie prévue : 5 milliards de dollars. Ce qui représente 10% des 46 milliards de dollars de coupe budgétaires imposées par l'opposition républicaine.

Une décision injuste

Gardiens, cuisiniers, professeurs,
personnels, sous-traitants... En tout, 5 % des fonctionnaires du Pentagone sont touchés par ce chômage temporaire, soit près de 800.000 civils, dans la capitale Washington
et à travers l'ensemble du pays. Pour les employés, une telle mesure représente 11 jours de
travail en moins, environ une baisse 20% de leurs salaires.

"Ces agences fournissent tous
les jours les services dont ont besoin les contribuables et les habitants de ce
pays" (Président d'un grand syndicat de fonctionnaires
fédéraux)

Bill Dougan, président d'un
grand syndicat de fonctionnaires fédéraux, s'indigne
contre ces décisions autoritaires. Témoignant au micro de France Info, un père de jeune
soldat a jugé cette décision d'autant plus injuste qu'elle ne concerne que les fonctionnaires civils. Or, selon lui, comparant implicitement avec les soldats, "les civils  *ne sont pas les mieux payés ", alors que "leur travail est indispensable* ".

Seuls épargnés : les contrôleurs aériens. Lors d'une réunion au
mois de mai, les élus du Congrès avait voté une mesure évitant des fermetures
impopulaires de tours de contrôle.

Incontestable ?

Toutefois, la pétition contre la mesure de chômage technique a recueilli moins de 20.000 signatures . Pas de mobilisation
nationale donc.

"Les gens n'ont pas le choix"
(Gardiens de bases navales américaines)

Certains gardiens des bases
navales, directement touchés par la mesure, expliquent cette acceptation par la
réalité du marché de l'emploi. Pour eux, cette décision "arrive au pire moment " car "il n'y a pas beaucoup de travail dans le pays ". Exemple au Pentagone :
aucune embauche depuis janvier dernier, 46.000 contrats temporaires n'ont pas
été renouvelés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.