Premier sommet de l'UE consacré au sort des Roms
"La situation dramatique des Roms ne peut être réglée depuis Bruxelles", a averti le président de l'exécutif bruxellois José Manuel Barroso à l'ouverture de cette réunion. "Les instruments pour créer ce changement sont dans les mains des Etats membres. Les politiques pour l'intégration des Roms sont de la compétence des Etats membres", a-t-il insisté.
Les Roms, peuple sans Etat, victimes de préjugés et de discriminations séculaires, seraient quelque 10 millions en Europe, dont ils constituent la plus grande minorité. Selon les estimations des associations roms, la communauté compterait notamment plus de 2 millions de personnes en Roumanie, 800.000 en Bulgarie et la même chose en Espagne.
En France, 400.000 personnes sont recensées comme "gens du voyage et roms". Le plus grand camp rom du pays, à Saint-Ouen aux Portes de Paris, a été rasé le 3 septembre dernier. Le terrain jonché de détritus, nettoyé et fermé. La moitié des 633 Roumains avait déjà déserté. Plus du tiers des Roms recensés avant l'été sur ce bidonville du quartier des Docks, près de la Seine, ont accepté l'aide au retour volontaire en Roumanie. A l'exception d'une centaine de personnes (24 familles) choisies pour intégrer un village d'insertion et quelques malades autorisés à rester se faire soigner en France, les autres occupants ont été invités à quitter le terrain et la France.
L’Italie compterait environ 140.000 Roms. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a d'abord voulu prendre les empreintes de ces populations nomades. Rome s'est finalement contentée de les ficher. Comment cela est il perçu par les Roms qui résident en Italie?
"Nous espérons qu'il ne s'agira pas d'une simple opération de relations publiques et que ce sommet enverra un message fort quant à la détermination de la Commission européenne d'œuvrer en faveur de l'inclusion sociale des Roms", a déclaré Nicolae Gheorghe, militant rom et ancien conseiller auprès de l'OSCE pour les questions liées à cette minorité. Les participants devraient notamment se mettre d'accord sur un plan d'actions visant à améliorer la scolarisation des enfants roms, l'un des principaux défis pour cette communauté, estime-t-il.
Selon un rapport du Conseil de l'Europe, jusqu'à 50% des enfants roms ne terminent pas leurs études primaires, tandis que 50 à 80% de ceux qui sont scolarisés en Europe centrale et orientale sont orientés vers des "écoles spéciales" créées dans les années 1950-1960 pour accueillir des mineurs présentant des difficultés d'apprentissage.
M. Gheorghe craint néanmoins que l'intérêt pour le sort de cette communauté, comptant entre 10 et 12 millions de membres en Europe, "ne disparaisse dès la fin de la réunion" ou que ce sujet "ne soit englouti par le Pacte européen pour l'immigration prôné par le président Nicolas Sarkozy", qui veut en faire l'une des priorités de la présidence française de l'UE.
Caroline Caldier avec agences
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