Pour réduire sa dette, la Grèce fera payer les riches et l’Eglise
"Une révolution, une rupture en faveur de tout le monde, en faveur d’une économie propre contre l’argent sale" : c’est en ces termes que le Premier ministre Georges Papandréou a présenté son projet de loi au Parlement grec. Le texte a été adopté par la majorité socialiste, par 158 voix sur 300.
Cette réforme fiscale, adoptée alors que le pays est dans un marasme financier sans précédent, va faire payer les plus riches. Sont visés : les gros revenus, les bénéficiaires des différentes niches fiscales, les sociétés off-shore mais aussi, l’Eglise de Grèce et sa colossale fortune foncière.
D’après le chef du gouvernement grec, cette réforme va permettre de "rationnaliser" le système fiscal et lutter contre la corruption, endémique en Grèce. Elle constitue "un premier pas pour faire sortir le pays de la crise", estime Georges Papandréou.
Dette abyssale
La Grèce est en effet confrontée à une dette abyssale – 300 milliards d’euros – et à un déficit chiffré pour 2009 à 12,9% du PIB (Produit intérieur brut), ce qui constitue un sérieux handicap pour les emprunts de la Grèce sur les marchés internationaux.
D’autres mesures d’austérité avaient déjà été prises au cours des derniers mois, touchant surtout la Fonction publique : gel des salaires, baisse de 10% des primes, diminution de 30% des heures supplémentaires et gel des embauches dans la plupart des secteurs.
Par ailleurs, les 16 pays de la zone euro sont prêts à accorder à la Grèce pour quelque 30 milliards d’euros de prêts à un taux préférentiel (5% contre 7,5% sur les marchés) (lire ci-dessous). Le FMI devrait aussi prêter de l’argent à la Grèce.
Gilles Halais, avec agences
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