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Politkovskaïa : un an d'enquête, toujours pas d'assassin

Elle était une des rares journalistes russes à dénoncer les crimes commis en Tchéchénie. Elle a payé son engagement de sa vie. C'était il y a un an. Son assassinat n'est toujours pas élucidé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS / Denis Sinyakov)

"Les mots peuvent sauver des vies", disait-elle dans une de ses dernières interviews. Pour cette conviction et pour sa dénonciation des crimes commis par le pouvoir russe en Tchétchénie, elle a été assassinée.

Signe du manque de transparence politique et judiciaire, l'enquête avance difficilement. Un an après, rien n'est élucidé. Ronan Chleïnov, collègue de la journaliste assassinée à Novaïa Gazeta, craint une tentative de "sabotage" de l'enquête par les services secrets russes. Des remaniements étonnants au sein du service des enquêteurs posent la question d'éventuelles pressions. Une chose importe aux yeux de Ronan Chleïnov : "je suis sûr qu'ils trouveront les exécutants du meurtre, ce qui nous préoccupe, c'est de trouver les commanditaires."

Pour le procureur, aucun commanditaire à chercher du côté du pouvoir. L'ordre serait venu, selon lui, de l'étranger pour "déstabiliser" Poutine.

Une dizaine de suspects ont été arrêtés fin août. Parmi eux, des membres du ministère de l'Intérieur et du FSB (ancien KGB). Son rôle reste trouble dans cette affaire. Par ailleurs, en septembre, un ancien responsable de l'administration tchétchène pro-russe, Chamil Bouraev, a été inculpé.

Vladimir Poutine avait fait peu de cas de l'assassinat. Il avait d'ailleurs qualifié à l'époque le rôle de la journaliste d'"insignifiant". Aujourd'hui, certains craignent qu'il ne se serve des quelques progrès annoncés dans l'enquête pour sa campagne électorale, à l'approche des législatives en décembre et de la présidentielle en mars.

Un an après, la journaliste est toujours présente dans les mémoires. Ses collègues lui rendent hommage d'une manière plutôt inattendue...

Un prix a été crée en son nom. Le prix "Anna Politkovskaïa", est décerné aux femmes qui défendent les droits humains en période de guerre. La militante tchétchène des droits de l'Homme Natalia Estemirovan le reçoit aujourd'hui.

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