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"Plus jamais en Allemagne": mobilisation contre les anti-islam

De nouveaux rassemblements du mouvement anti-islam Pegida ont eu lieu lundi soir à Dresde, Cologne, mais aussi pour la première fois à Berlin. Mais la mobilisation de leurs adversaires a été plus importante.
Article rédigé par Cyril Sauvageot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Manifestation de socio-démocrates allemands face aux anti-islam © REUTERS | Hannibal Hanschke)

 "Wir Sind das Volk", "Nous sommes le peuple ". Le slogan, inspiré de la révolution pacifique de 1989, est crié à Berlin comme à Dresde. Mais la mobilisation est loin d’être la même : ils n’étaient que 300 à peine pour ce premier rendez-vous de Pegida dans la capitale. Un public plutôt âgé, masculin et populaire. Dans le cortège, quelques drapeaux de l’Allemagne et des pancartes contre l’islamisation du pays ou pour la liberté des chrétiens. Trop d’immigration, c’est LE sujet d’inquiétude n°1 : "On ne parle pas de quelques réfugiés. On parle d’une immigration massive. Des centaines de milliers de personnes d’une culture différente. Je ne veux pas que mes enfants vivent un jour dans une ville où les musulmans sont majoritaires. C’est pareil en France : regardez Marseille !"*

 

"Plus jamais en Allemagne": mobilisation contre les anti-islam - reportage Cyril Sauvageot

Dans le collimateur des manifestants, les partis politiques accusés de se voiler la face. Angela Merkel a beau vanter les mérites de l’immigration pour l’Allemagne. Son message ne passe pas : "Nous n’avons pas de politique d’immigration, c’est ça notre principal problème. Les caisses sociales ne sont pas assez pleines pour aider tout le monde. Nous devons venir en aide aux réfugiés qui en ont vraiment besoin. Les vrais réfugiés et pas les immigrés économiques".

Un "racisme latent" en Allemagne

 

A quelques mètres de là, les anti-Pegida sont venus en force. Plus nombreux que leurs adversaires, ils crient plus fort et bloquent l’avancée du cortège. Leur slogan à eux : "Plus jamais en Allemagne".

 

"J’ai peur de la montée du racisme dans notre société. Je crains que ce ne soit plus grave qu’on le pense. Même si la plupart des gens s’en défendent, ce mouvement Pegida montre bien qu’il y a en ce moment une sorte de racisme latent qui existe en Allemagne".

 

La gauche, les verts et les antifascistes ont réussi leur mobilisation. Avec le renfort d'organisations turques, quelque 5000 personnes ont défilé contre l’arrivée de Pegida à Berlin. La ville elle-même a apporté son soutien, en décidant d’éteindre les lumières de La porte de Brandebourg en signe de protestation. 

*Pegida est l'abréviation de "Patriotische Europäer gegen dieIslamisierung des Abendlandes", en français "Patriotes européens contre l’islamisation de l'Occident".

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