Rassemblement anti-migrants à Calais : "La manifestation aura lieu, qu'ils l'interdisent ou non"
Alors que la préfecture a lancé une procédure pour interdire la manifestation initiée par le mouvement islamophobe Pegida France, les manifestants n'en démordent pas et comptent bien battre le pavé samedi.
"Je tiens à préciser que la petite fête aura belle et bien lieu." Loïc Perdriel, président de la branche française du mouvement islamophobe Pegida, joue la provocation, jeudi 4 février. Il a écrit cette phrase en partageant sur Facebook une photo du communiqué de la préfecture du Pas-de-Calais où sont exposées les raisons selon lesquelles la manifestation anti-migrants, prévue samedi, est interdite. Un événement qu'il a co-organisé.
"On nous met toujours des bâtons dans les roues"
Jean-Philippe Jardin, membre de Patriotes en colère pour de bon, et également co-organisateur, est aussi déterminé à défiler samedi. "La manifestation aura lieu, qu'ils l'interdisent, qu'ils ne l'interdisent pas, a-t-il lancé dans une vidéo postée sur Facebook. On verra où sont les patriotes, qui sont les patriotes."
"On nous met toujours des bâtons dans les roues", se lamente-t-il auprès de francetv info, rappelant que des pro-migrants ont pu manifester le 23 janvier. Il fait également valoir que la procédure a été respectée. "On a demandé une autorisation pour manifester il y a trois semaines. On l'a fait en lettre normale. Comme on n'avait pas de réponse, on l'a fait en lettre recommandée. On a déterminé un parcours. J'ai moi-même téléphoné à la sous-préfète pour lui demander si un arrangement était possible, même s'ils nous donnaient un autre parcours." Et le militant d'assurer que "tout a été fait dans les règles de l'art".
"Sans haine, ni violence"
Alors que la préfecture estime que ce rassemblement est de nature à troubler l'ordre public en raison du climat explosif et de la présence de militants pro-migrants, Jean-Philippe Jardin jure à francetv info que "c'est un rassemblement sans haine, ni violence. C'est pour dénoncer, pas pour casser". Selon lui, "c'est une manifestation avec le respect des forces de l'ordre, des gens, même ceux qui ne sont pas d'accord avec nous. Je ne veux pas de bagarre, même avec ceux qui m'insultent."
Grégory Pasqueille, qui se présente comme un "résistant" se reconnaissant dans le combat de Pegida, indique à francetv info qu'il bravera l'interdiction de la préfecture. Il compte manifester et espère même démonter des tentes de migrants, samedi. Opération qu'il a déjà réalisée, seul. "Démonter, ce n'est pas forcément tabasser. Il faut faire comprendre aux migrants qu'ils doivent arrêter de squatter ce qui nous appartient", fait-il valoir.
Les Calaisiens en colère ne manifesteront pas
Une approche qui n'est pas validée par Jean-Philippe Jardin. "Il n'est pas le bienvenu, réagit-il. Sur toutes les vidéos, je l'ai dit et répété. On ne veut pas de violence du tout." Il rappelle les principales revendications de la manifestation : le démantèlement de la "jungle" de Calais et le camp de Grande-Synthe.
De son côté, le collectif Calaisiens en colère a annoncé sur Facebook avoir changé d'avis et indique ne pas vouloir participer à la manifestation. Et de préciser auprès de francetv info : "Nous refusons de cautionner le mouvement Pegida, nous voulons être entendus par l'Etat, mais certainement pas de cette façon."
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