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Pêche électrique en mer du Nord : "Ça explose le dos et l’arête dorsale des cabillauds, on peut les jeter après !"

La Commission de la pêche du Parlement européen doit se prononcer mardi après-midi sur une extension de l'expérimentation de la pêche électrique en mer du Nord. Les pêcheurs des Hauts-de-France sont contre, à l’instar de certains scientifiques qui s’inquiètent de son impact sur l’environnement.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un pêcheur qui ne pratique pas la pêche électrique démêle ses filets sur un chalutier au large de Dunkerque (Hauts-de-France). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a redit, mardi 21 novembre dans un communiqué, que la France "s’opposera à toute levée de l’interdiction" de la pêche au chalut électrique, alors que la Commission de la pêche du Parlement européen doit se prononcer dans l'après-midi sur une extension de l'expérimentation en mer du Nord.

Ce type de pêche explose le dos des cabillauds

Les pêcheurs des Hauts-de-France s’opposent à la levée de cette interdiction. Stéphane Pinto, pêcheur à Boulogne-sur-Mer ne souhaite pas profiter de cette technique qui consiste à électriser les poissons, même si elle pourrait s’avérer particulièrement pratique pour attraper les soles cachées dans les fonds marins.

"Cela consiste à électrocuter le poisson au moment où il nage. Dès lors qu’il est électrocuté, il décolle et nous le récupérons dans le chalut", indique le pécheur. Pourtant, lui est contre, notamment parce qu’il connaît les impacts de la pêche électrique sur les autres espèces. "La pêche électrique explose le dos, l’arête dorsale des cabillauds. On peut les jeter après, on ne peut rien en faire", explique celui qui est aussi vice-président du comité des pêches des Hauts-de-France.

Consommer moins de carburant ou désertifier les océans

Pour les Néerlandais, qui la pratiquent, la pêche électrique est considérée comme écologique car leurs bateaux consomment deux fois moins de carburant. L’argument est impossible à entendre pour Frédéric Le Manach, directeur scientifique de l'association Bloom : "Nous n’avons absolument aucune idée de l’impact de ces champs électriques sur les œufs, sur les juvéniles, sur les requins, sur la reproduction des poissons ou encore la composition chimique de l’eau, s'alarme-t-ilOn ne peut pas risquer de désertifier les océans uniquement pour consommer moins de carburant."

Pêche électrique en mer du Nord : "Cela explose le dos et l’arête dorsale des cabillauds, on peut les jeter après"

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