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Patronat français vs patronat allemand

Article rédigé par Véronique Auger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
 

J’ai assisté jeudi à un échange édifiant entre Pierre Gattaz le patron du Medef et son équivalent allemand, Ulrich Grillo, le président du BDI, la Fédération des industries allemandes. Les deux hommes ont le même âge, 56 ans. Ils ont le même parcours puisqu’ils dirigent chacun une entreprise familiale.

Alors que Pierre Gattaz s’efforçait de démontrer que rien ne marche en France, son homologue s’évertuait à souligner les vertus françaises. «La France n’est pas l’homme malade de l’Europe», disait Ulrich Grillo. Le verre est à moitié plein et pas à moitié vide. Certes il y a eu une perte de compétitivité mais vous êtes leaders mondiaux sur de nombreux services. » Le débat se passait en France (à l’ambassade d’Allemagne) et il s’agissait peut être de simple politesse. Mais dans ce cas pourquoi ce patron des patrons allemand aurait-il osé se laisser à la provocation que je vais vous raconter ?

«Vous savez, remarque t-il perfidement, l’une des raisons du succès des entreprises allemandes c’est la co-décision avec les syndicats. Vous devriez faire comme nous Pierre, et avoir des Conseils de surveillance composés à 50% de syndicalistes. Cela les oblige à prendre leurs responsabilités ». Eclats de rire dans la salle. Réponse de Pierre Gattaz : «Je vais faire des cauchemars toutes les nuits ! Nous avons 5 syndicats qui représentent seulement 5% des salariés. 3 sont réformateurs mais la CGT est totalement liée au Parti Communiste et FO est d’obédience trotskyste. Ce n’est pas moi qui l’invente, je l’ai lu dans Wikipedia. C’est compliqué de discuter avec eux ! » Là, j’ai eu du mal à ne pas voir le verre à moitié vide.

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