Opel: grogne des partenaires de Berlin
Les partenaires de l'Allemagne ne veulent pas être les dindons de la farce dans la restructuration d'OpelLes partenaires de l'Allemagne ne veulent pas être les dindons de la farce dans la restructuration d'Opel
L'Allemagne, qui a soutenu la vente d'Opel à l'équipementier canadien Magna, a promis 4,5 milliards d'euros d'aides publiques et obtenu le maintien de ses quatre usines dans le plan de restructuration du constructeur automobile.
Dans les autres pays européens où Opel est implanté, on s'inquiète d'être sacrifiés au profit de l'Allemagne.
La Belgique a été le premier pays à froncer le sourcil. La Grande-Bretagne et l'Espagne lui ont emboîté le pas lundi.
Le chef du gouvernement de la région belge de Flandre (nord), Kris Peeters, est venu plaider lundi auprès de la Commission européenne la cause de son usine Opel, qui emploie 2.600 personnes à Anvers et paraît menacée par le plan prévu de restructuration.
"Sur des critères économiques, je suis convaincu qu'Anvers est meilleure qu'un certain nombre de sites en Allemagne", a déclaré M. Peeters après avoir rencontré le commissaire européen à l'Industrie.
Il a obtenu l'assurance que les aides à Opel et sa restructuration seraient examinées par la Commission européenne, qui devra arbitrer le dossier, en tenant compte des arguments économiques.
Dans les autres pays où Opel est implanté, comme la Hongrie ou l'Espagne, l'idée s'impose que leurs sites sont sacrifiés pour des raisons politiques.
L'Allemagne est en effet dans la dernière ligne droite de la campagne pour les élections législatives du 27 septembre, et la chancelière Angela Merkel compte bien sur son rôle de "sauveuse" des sites allemands d'Opel pour augmenter ses chances de nouveau mandat.
Londres et Madrid ont réagi à leur tour lundi, emboîtant le pas de la Belgique.
"Toute décision (sur les usines et les emplois) devrait être prise selon des critères de productivité", a indiqué un porte-parole du ministère espagnol de l'Industrie. "Nous serions beaucoup plus tranquilles" si ce postulat était adopté, car l'usine espagnole de Figueruelas, forte de 7.000 emplois, est considérée comme une des plus productives du groupe en Europe, a-t-il ajouté.
"La Commission ne doit rien accepter qui ressemblerait à un accord politique, et un quelconque lien entre des aides et le maintien d'emplois dans un pays ou une usine en particulier", a averti de son côté le ministre britannique du Commerce, Peter Mandelson.
Il a insisté sur les usines "très rentables" de Vauxhall, la jumelle britannique d'Opel qui emploie environ 5.000 personnes.
Les détails des aides publiques consenties par l'Allemagne à Opel et les restructurations prévues par le repreneur Magna devraient être annoncés d'ici deux semaines. A cette date, les élections allemandes auront eu lieu.
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