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Obésité infantile en Europe : un problème de poids

L'obésité des enfants européens est en augmentation constante. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous alerte tant sur les causes, que sur les conséquences.
Article rédigé par Frédérique Harrus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pesée d'une fillette en surpoids. (ANP XTRA ROOS KOOLE)

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur l’obésité infantile en Europe et dans le monde. Selon une étude publiée en février 2014 et portant sur 53 pays, 27% des adolescents de 13 ans et 33% des enfants de onze ans sont en surpoids et les cas sont en forte augmentation. Le surpoids et l’obésité sont «une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé».
 
Plusieurs facteurs contribuent à l’apparition de cette obésité
Le facteur biologique: il s’agit de cas où l’excès de poids est essentiellement d’origine génétique, avec un dysfonctionnement organique ou hormonal qui empêche le corps de gérer voire d’éliminer les graisses.

Les facteurs comportementaux, comme la multiplication du grignotage tout au long de la journée. Mais aussi le manque d’activité physique aggravé par les maintiens en position statique devant des ordinateurs ou des consoles vidéo. Cette simple sédentarité peut provoquer, à elle seule, une prise de poids significative malgré une alimentation équilibrée. L’OMS préconise ainsi que les enfants de 5 à 17 ans fassent au moins soixante minutes d’activités physiques par jour.

Interviennent enfin les différents facteurs environnementaux, comme une offre alimentaire trop grasse, trop sucrée jugée préjudiciable. Entraînant un déséquilibre entre les apports énergétiques comme les calories fournies par les aliments et les dépenses énergétiques, calories éliminées par l’activité physique. Un marketing alimentaire agressif pour des produits trop riches en graisse, en sucre ou en sel favorise la consommation de ces denrées.

Les familles les moins favorisées les plus touchées
Enfin force est de constater que les cas d’obésité infantile sont plus fréquents à petite échelle dans les familles modestes, à grande échelle dans les pays modestes. Les niveaux les plus élevés d’enfants de onze ans atteints se trouvent en Grèce, au Portugal, en Irlande, et en Espagne. Une alimentation saine, riche en fruits et légumes est souvent plus chère et hors d’atteinte des petits budgets.

Il y a quelques pays européens, où le nombre d’enfants en surpoids se stabilise, notamment la France et dans les pays scandinaves. Ces pays ont pris des mesures diverses comme la promotion des fruits et légumes, la taxation de certains produits comme les sodas jugés trop sucrés, ou l’encouragement de l’allaitement maternel à la naissance plutôt que des aliments tout prêts.

Mais Zsuzsanna Jakab, directrice de l’OMS pour l’Europe, attire notre attention sur le fait que «Notre perception de ce qui est normal a changé. Être en surpoids est désormais davantage vu comme quelque chose de commun, plutôt qu'inhabituel. Nous ne devons pas laisser une génération de plus grandir avec l'idée que l'obésité  est une nouvelle norme», avertit-elle. 

Le risque, à moyen terme, est que ces enfants obèses deviennent des adultes obèses et développent précocement des maladies de type cardio-vasculaires ou du diabète. La santé publique de l’Europe est à ce prix.  

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