Nuit continue pour les tribunaux britanniques
Des avocats qui courent partout à la recherche de leurs clients enfermés dans des cellules, qui prennent tout au plus quelques minutes pour comprendre les charges qui pèsent sur eux. Des prévenus qui éclatent en sanglots ou qui tremblent de peur devant les juges. C'est dans une ambiance surréaliste, parfois à la limite de la panique, que des tribunaux de Londres, Birmingham ou Manchester ont jugé à la chaîne les émeutiers présumés, appréhendés ces derniers jours lors des pillages qui se sont déroulés dans plusieurs villes de Grande-Bretagne.
Environ 1.200 personnes ont été arrêtées par les policiers, plus ou moins en flagrant délit, ou trouvés sur les lieux où se sont produits des pillages. Et pour que la main de la justice ne tarde pas à s'en saisir, ils sont jugés en comparution immédiate. Les tribunaux britanniques ont pris une décision inédite, habituellement apanage d'établissements plus festifs : celle de rester ouverts 24 H sur 24.
Les salles d'audience voient défiler un étonnant échantillon de toute la société britannique. Ici une danseuse de 17 ans, là, un journaliste pigiste, un agent immobilier, une étudiante qui est venue rendre à la police le téléviseur qu'elle avait volé. A côté, des cas plus lourds, comme cette bande accusée d'avoir saccagé des cafés et tenté de mettre le feu à plusieurs établissements avec des chiffons imbibés d'essence, mardi dans
le quartier londonien de St John's Wood.
“C'est très inhabituel, mais c'est nécessaire. On aurait pu traiter ces cas dans la journée, mais cela aurait été aux dépens d'autres affaires”, plaide le procureur Lisa Brown, après avoir travaillé exceptionnellement toute la nuit de mardi à mercredi au tribunal de Highbury dans le nord de Londres.
_ Au total, le tribunal de Westminster par exemple aura fait comparaître entre 50 et 60 prévenus dans la nuit de mercredi à jeudi, a calculé une avocate.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.