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Nouveau week-end crucial pour les Chypriotes

Le Parlement chypriote a entériné vendredi soir une partie des dispositions de son "plan B". Mais il lui reste à approuver la mesure la plus controversée, soit une taxe sur les plus gros comptes bancaires. Une nouvelle réunion de l'Eurogroupe est prévue ce dimanche à 17 heures. C'est donc une nouvelle course contre la montre qui s'est engagée ce week-end pour sauver l'île de Chypre.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Yannis Behrakis Reuters)

Week-end sous tension à Nicosie. Ce samedi, des centaines d'employés de banques ont à nouveau manifesté sous des banderoles clamant "Pas touche aux fonds de pension" ou "Non à la banqueroute de Chypre". 

Le pays s'est engagé dans une course contre la montre. Les députés se sont séparés vendredi soir, peu avant minuit, après avoir adopté une première salve de mesures, dont la limitation des mouvements des capitaux pour éviter la panique aux guichets mardi matin, à la réouverture des banques, fermées depuis une semaine maintenant. Ils ont également voté la création d'un fonds de solidarité et la restructuration du secteur bancaire.

Taxe sur les dépôts de 100.000 euros et plus

Mais la mesure-phare de ce plan, la plus difficile à assumer, reste à adopter : une ponction sur les dépôts bancaires de plus de 100.000 euros. Mesure annoncée comme "abandonnée", mais revenue par la petite porte, depuis que l'option d'une aide russe s'est refermée. Samedi, les autorités du pays ont eu de longues discussions avec la troïka, pour trouver un modus operandi. Selon plusieurs télévisions chypriotes, ils se seraient accordés sur une taxe de 20% sur ces gros comptes à la Bank of Cyprus, la principale. Et de 4% dans les autres banques du pays. Le sort de la Popular (ou Laiki) Bank, menacée de liquidation, devrait être fixé par les ministres des Finances de l'Eurogroupe ce dimanche à 17 h. 

Ce plan B doit être finalisé et adoubé par les partenaires européens de Chypre avant lundi. 

Faute de liquidités, l'île paralysée

Le temps presse. En attendant ce plan de sauvetage, les banques sont fermées depuis 10 jours et tous les virements ont été bloqués. Beaucoup d'entreprises ne peuvent plus payer leurs fournisseurs ou être payées à leur tour. Les cafés, restaurants ou stations-services refusent les paiements par cartes de crédit ou chèques. Certaines stations-services pourraient même fermer, a prévenu le président de l'association des propriétaires. Ce n'est pas le carburant qui manque sur l'île. c'est l'argent liquide pour payer l'approvisionnement des pompes !

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