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Nicolas Sarkozy donne des gages à Angela Merkel

A l'issue de leur réunion de travail, repoussée la semaine dernière, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont réaffirmé la nécessité d'un "gouvernement économique fort" en Europe. Depuis la début de la crise de la dette, l'Allemagne, qui craint de devoir payer une grande partie des pots cassés, plaide en faveur de la rigueur budgétaire. Angela Merkel s'est assurée du soutien du président français.
Article rédigé par franceinfo
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Ces mots, “Angela”, comme aime à l'appeler le président français, voulait les entendre. Devant l'agacement du puissant voisin allemand face à la “crise de la dette”, Nicolas Sarkozy a jugé bon de les lâcher. Il a donc rejoint la chancelière allemande, demandant à ce que le droit de vote au Conseil de l'Europe soit retiré aux pays trop “laxistes” en matière budgétaire.
_ Une proposition qui a peu de chance, en l'état, de passer. Retirer le droit de vote au Conseil de l'Europe à un Etat, c'est quasiment l'exclure de l'Union, puisque le Conseil est l'assemblée des Etats membres, qu'il s'incarne via des rassemblements de ministres ou, pour les plus importants, de chefs d'Etats. Un risque d'explosion de l'Europe qui a peu de chance de séduire, à moins que l'Allemagne ne parvienne à prendre d'autres nouveaux convertis sous son aile.

Si la chancelière, depuis le déclenchement de la crise grecque et la montée des inquiétudes sur d'autres pays qui s'en est suivie, se fait l'apôtre d'une ligne stricte, c'est que son pays est le plus gros contributeur aux budgets de sauvetage. L'opinion allemande gronde et Berlin demande des comptes à ses partenaires. Nicolas Sarkozy le premier. Le président français a dû plaider la cause de sa politique, soulignant les mesures de rigueur (non-remplacement de fonctionnaires, réforme des retraites), sans trop s'appesantir sur le “grand emprunt” et les dérapages budgétaires français.

Pour donner des gages à sa partenaire, il a appelé avec elle à un “gouvernement économique fort” en Europe, tout en refusant la création de nouvelles institutions. Tout en se situant dans ce cadre, la chancelière a estimé “Nous pourrions organiser en cas de besoin une réunion des seize
de la zone euro”. Nicolas Sarkozy a répondu en disant sa “joie”, d'entendre “dans la bouche de la chancelière la nécessité du renforcement du gouvernement économique de l'Europe”. L'intéressée a dû savourer.

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