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Trafic de migrants : deux ans après son lancement, le maigre bilan de l’opération Sophia

Lancée par l'Union européenne en 2015 après une série de naufrages dramatiques, pour s'attaquer aux passeurs de migrants en Méditerranée, l'opération Sophia affiche un bilan plutôt maigre. 

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier (France Inter)
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Publié
Temps de lecture : 1min
Un radeau de sauvetage emporte les 29 corps de migrants morts noyés en Méditerranée, au large des côtes libyennes, tracté par un navire de secours de l'ONG Proactiva Open Arms, le 5 octobre 2017. (ARIS MESSINIS / AFP)

Le navire ravitailleur Cantabria de l'opération Sophia fait escale à Tunis. Pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée, l’Union européenne a lancé en mai 2015 cette opération militaire. L’opération Sophia est chargée de traquer les passeurs qui agissent principalement en Libye et l’Italie. Depuis son démarrage, seuls 117 passeurs présumés ont été interceptés.

Pas d'autorisation d'entrer dans les eaux libyennes

Bienvenue sur les 174 mètres de pont du Cantabria. Les passeurs interceptés par son équipage ont été remis à la justice italienne. Pourquoi les navires de l’opération Sophia, dont celui-là, ne parviennent-ils pas à traquer les trafiquants de manière plus efficace ? "Le problème, c’est que jusqu’à présent, nous n’avons pas obtenu l’autorisation d’entrer dans les eaux territoriales libyennes, déplore Enrico Credendino, commandant des opérations. C’est cela notre limite. On est entre les mains des Libyens. Ce sont eux seuls qui peuvent nous inviter à agir dans leurs eaux territoriales."

Les passeurs ont toujours un coup d’avance

Impossible de lutter contre les passeurs sur les 25 kilomètres qui séparent la côte libyenne de la pleine mer. Pour stopper le trafic, il faudrait y avoir accès. Seule solution pour l’opération Sophia, former les gardes côtes libyens pour qu’eux-mêmes luttent contre les trafiquants. Les passeurs ont toujours un coup d’avance. Non seulement les navires européens ne peuvent se rapprocher des côtes libyennes. Mais les embarcations qu’ils rencontrent n’ont pas de passeurs à bord. De plus en plus, ils laissent les migrants prendre la mer tous seuls.

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