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"Open Arms" : 10 migrants tentent de rejoindre les côtes italiennes à la nage

La situation à bord du navire humanitaire est devenue explosive, selon l'ONG qui gère l'opération humanitaire. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'un des 27 mineurs non-accompagnés arrive sur l'île italienne de Lampedusa après avoir été évacué du navire de sauvetage de l'ONG espagnole "Open Arms", amarré au large des côtes de l'île, le 17 août 2019.   (ALESSANDRO SERRANO / AFP)

La tension est encore montée d'un cran à bord de l'Open Arms. Dix migrants ont sauté du pont du navire humanitaire pour rejoindre le côte italienne à la nage, rapporte mardi 20 août l'organisation humanitaire espagnole, qui parle d'une situation "désespérée" à bord.

Une centaine de personnes secourues au large de la Libye se trouvent depuis dix-neuf jours sur le navire. L'Italie interdit l'accès à ses ports à tous les bateaux de secours privés, que Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et chef de file de la Ligue, parti d'extrême droite, considère comme les "taxis" des passeurs.

"Neuf personnes se sont jetées à l'eau, essayant désespérement de rejoindre la côte de Lampedusa. Nos sauveteurs et les gardes-côtes italiens essaient de les secourir. La situation est hors de contrôle", a tweeté Open Arms.

L'ONG espagnole avait auparavant signalé qu'un autre passager s'était jeté par dessus bord, vidéo à l'appui. On y voit un bateau des garde-côtes italiens lui barrer la route. "Jour 19 : une nuit de panique et un homme à la mer. La nuit a commencé par une évacuation médicale urgente et, ce matin, un homme a sauté à l'eau pour essayer d'atteindre la terre ferme (...) La situation est désespérée", a-t-elle tweeté.

Slavini accuse l'ONG d'exagérer

Madrid a proposé dimanche à l'équipage de gagner le port espagnol le plus proche pour y débarquer, mais l'ONG a jugé que le voyage mettrait "en danger l'intégrité et la sécurité des passagers secourus et de l'équipage".

Le gouvernement espagnol a en outre accusé lundi les autorités italiennes de violer le droit de la mer en s'opposant à l'accostage du navire, malgré l'accord de répartition de ses passagers que Rome a conclu la semaine dernière avec l'Espagne, la France, l'Allemagne, le Portugal, la Roumanie et le Luxembourg.

"La situation commence à ressembler à celle d'un centre de rétention libyen mais dans les eaux territoriales italiennes", a dénoncé le fondateur de l'ONG Open arms Oscar Camps, sur Twitter. Le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, a laissé entendre mardi que l'organisation caritative exagérait les problèmes à bord. Sur les huit migrants ramenés à terre lundi soir pour recevoir des soins médicaux d'urgence, deux seulement avaient des problèmes de santé, a-t-il affirmé. 

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