Quatre jours après le naufrage d'un bâteau de migrants africains au large de l'île italienne de Lampedusa, le décompte macabre continue. Dimanche, les plongeurs ont récupéré 100 nouveaux corps en mer, ce qui porte à 211 le nombre de cadavres ramenés à terre pour le moment. Un bilan officiel qui reste provisoire. Les autorités locales redoutent en effet qu'il ne dépasse les 300 victimes. Sur les 480 à 520 migrants qui avaient quitté clandestinement Misrata, en Libye, seuls 155 ont pu être secourus. Les survivants sont tous Erythréens, excepté le pilote de l'embarcation, un Tunisien âgé de 35 ans. Il a été arrêté. Les rescapés ont rejoint pour la plupart le camp de Lampedusa, dans des conditions de vie "honteuses" et "inacceptables dans un pays civilisé", estime un groupe de parlementaires qui l'a visité samedi. Plus de plus mille réfugiés s'y amassent, alors que le centre ne peut normalement en accueillir que 250. Bruxelles ne peut pas fermer les yeuxL'Italie, qui fait face à un nouvel afflux exceptionnel de migrants depuis le début de l'année, en appelle à la responsabilité collective de la communauté européenne. La question de l'immigration figure à l'ordre du jour d'une réunion ministérielle européenne à Luxembourg mardi. Rome souhaite également que la question soit discutée lors du prochain sommet européen, les 24 et 25 octobre à Bruxelles. Une demande appuyée par Paris, selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. D'ici là, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prévu de se rendre à Lampedusa mercredi.