Mobilisation des pêcheurs espagnols, italiens et portugais
Tout comme leurs collègues français, les pêcheurs d'Espagne, du Portugal et d'Italie sont bien décidés à obtenir des compensations financières face à la flambée du prix du gazole.
_ En Espagne, la grève est ce matin "totale", selon un représentant des pêcheurs catalans. Entre 7.000 et 10.000 pêcheurs ont manifesté ce matin à Madrid devant le ministère de la Pêche. Vingt tonnes de poisson frais ont été distribuées aux passants.
Au Portugal, aussi, les syndicats annoncent une grève suivie par "100%" des pêcheurs. "Beaucoup de pêcheurs se sont
rassemblés sur les lieux de criée pour donner de la visibilité à
leur mécontentement", affirme le dirigeant de la Fédération des syndicats du secteur. Les pêcheurs se lancent dans une grève illimitée, pour faire pression sur le gouvernement, qui a refusé mercredi de leur accorder des aides d'urgence. Seuls les archipels des Açores et de Madère sont épargnés par le mouvement : les prix des carburants y sont inférieurs à ceux du continent, grâce à une fiscalité allégée.
En Italie, plus de 10.000 pêcheurs sont à l'arrêt, selon la principale fédération de pêche du pays.
Les pêcheurs de Grande-Bretagne ont prévu quant à eux de manifester mardi prochain devant le secrétariat d'Etat à la Pêche à Londres, au moment où le secrétaire d'Etat Jonathan Shaw rencontrera les industriels du secteur.
En France, où les pêcheurs sont mobilisés depuis plus de 15 jours, les actions ont repris aujourd'hui. Le port du Havre est bloqué, tout comme plusieurs dépôts pétroliers. En revanche, les marins-pêcheurs de Lorient, de Concarneau ou encore du Guilvinec ont voté la reprise du travail.
Bruxelles souffle le chaud et le froid
Bruxelles, pressé par la France, l'Espagne et l'Italie, a lancé hier un message d'ouverture : le commissaire européen à la pêche, Joe Borg, s'est dit prêt à faire preuve de souplesse, tout en refusant à l'idée de subventionner le prix du gazole, ce qui à ses yeux, "en plus d'être illégal, ne résoudrait en rien les problèmes fondamentaux".
_ Mais la Commission Européen souffle le chaud et le froid : dans le même temps, elle demande à la France de récupérer au moins 65 millions
d'euros d'aides accordés en 2006 aux pêcheurs. Des aides contraires à la politique européenne de la concurrence.
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