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Mini-sommet européen pour faire face à la crise

Convoqué dans la douleur, ce mini-sommet européen voulu par Nicolas Sarkozy va s'attacher à lancer un signal politique fort aux opinions et aux marchés sur la crise financière. Mais les mesures concrètes devraient être assez rares.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS/Francois Lenoir)

Nicolas Sarkozy a d'abord reçu le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn. DSK qui a donc eu la primeur des intentions du Président les a approuvées. Nicolas Sarkozy “veut une coordination des Européens, une réponse collective, qui veut éviter qu'il y ait une absence de solidarité entre les Européens... Cette réponse est juste et c'est celle que je soutiens...”

Ce sommet des quatre grands d'Europe --Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie-- se veut la première étape de la refondation du capitalisme financier, appelée de ses vœux par le chef de l'Etat français, président en exercice de l'Union européenne. Sa préparation a été marquée par des déchirements franco-allemands. Berlin a taillé en pièces sans ménagement l'idée, prudemment avancée par la France, d'un fonds de sauvetage des banques en difficulté, à l'image du plan Paulson aux Etats-Unis.

Mais à son arrivée à l'Elysée, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont tenu à afficher leur entente.

De son coté, le Premier ministre britannique va proposer la création d'un fond européen de 15 milliards d'euros. Gordon Brown entend ainsi aider les petites et moyennes entreprises, qui voient le crédit se raréfier.

Le président du parlement européen, l'Allemand Hans-Gert Pöttering avait indiqué que ce mini-sommet ne pouvait servir qu'à faire des propositions et que les véritables décisions devaient être prises à 27. "Je veut être clair sur un point: cette réunion ne peut être que pour faire des propositions", a déclaré M. Pöttering lors d'un forum économique à Madrid.

Avant tout, les Européens veulent essayer d'harmoniser leur réponse à la crise. Le gouvernement irlandais, par exemple, a su soulager une opinion publique fébrile en offrant une garantie illimitée sur tous les dépôts dans les six banques irlandaises. Mais il a irrité ses partenaires. Les Britanniques ont estimé qu'il s'agissait d'une distorsion de concurrence inadmissible. Leurs banques installées en Irlande sont pénalisées, et le risque d'une fuite des capitaux vers l'île voisine est posé. Le sommet adressera au moins un message implicite aux Irlandais, selon un diplomate français.

La réponse des Européens sera avant tout technique. Il s'agit de proposer des pistes pour une meilleure régulation de la finance mondiale, afin d'éviter les dérives qui ont conduit à cette crise qualifiée par Jean-Claude Trichet d'"événement jamais rencontré depuis la seconde guerre mondiale". La réflexion doit s'engager "sur les fonds propres des banques, sur leur capacité de crédit, sur leurs activités de titrisation et sur leur effet de levier potentiel", a indiqué Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes.

Ce sommet se poursuivra par un dîner de travail à l'Elysée. La conférence de presse prévue à l'issue de cette rencontre ne devrait donc avoir lieu qu'à la fin de ce “dîner de travail”.

Les Européens se retrouveront ensuite à 27 lundi à Luxembourg pour une réunion des ministres des Finances. Puis ils exposeront leurs idées d'un G7 finances en fin de semaine prochaine, à Washington. Nicolas Sarkozy espère un sommet spécial du G8 après les élections américaines.

Caroline Caldier avec agences

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