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Vidéo Migrants : la police française accusée de renvoyer illégalement des mineurs en Italie

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Avenue de l'Europe. La police française renvoie illégalement les migrants mineurs en Italie
Avenue de l'Europe. La police française renvoie illégalement les migrants mineurs en Italie Avenue de l'Europe. La police française renvoie illégalement les migrants mineurs en Italie
Article rédigé par France 3
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Vintimille, à la frontière franco-italienne. Des militants d'Amnesty International en mission d'observation viennent en aide à de jeunes migrants, refoulés par la France bien qu'ils soient présumés mineurs. Extrait du magazine "Avenue de l'Europe" du 18 avril 2018.

Des migrants présumés mineurs renvoyés par la police française de l'autre côté de la frontière italienne : ces procédures sont illégales, et dénoncées par Amnesty International comme par les associations italiennes. Pour "Avenue de l'Europe", Frédérique Maillard et son équipe ont tourné à Vintimille. C'est là qu'arrivent ces jeunes migrants, qui ont été expulsés par la police française sans pouvoir bénéficier d'un conseil juridique ni appeler leur famille, comme la loi le prévoit pourtant.

Ils sont accueillis par des bénévoles d'Amnesty International qui leur rappellent ces droits. Parmi eux, Martine Landry a fort à faire pour rassurer ces jeunes Africains et leur expliquer que "les Italiens ne vont pas faire comme les Français. S'ils savent que vous êtes mineurs, ils vont vous renvoyer en France. La France a l'obligation de vous protéger, et les Italiens, ils le savent. Ils savent aussi que c'est la loi *".

"Une partie de ping-pong avec des êtres humains"

Vous avez sans doute entendu parler de cette militante d'Amnesty International poursuivie, à 72 ans, pour avoir "facilité l'entrée de deux mineurs en situation irrégulière, en ayant pris en charge et convoyé pédestrement ces deux mineurs du poste frontière côté Italie au poste frontière côté France". Un "délit de solidarité" pour lequel elle risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Le 11 avril 2018, son procès a été une nouvelle fois reporté.

Martine Landry est dans le collimateur de la justice, mais cela ne l'empêche pas de rester attentive à ces violations du droit international qui se répètent selon un cycle infernal. "Si les policiers italiens considèrent que là, il y a des mineurs, ils vont les ramener à pied à la police aux frontières française qui, elle, va les renvoyer en Italie et par le train. J'ai vu des mineurs qui ont fait dix-sept fois le tour, comme ça ! s'indigne la militante. C'est ce que j'appelle une partie de ping-pong avec des êtres humains."

* La Convention internationale des droits de l'enfant prévoit (article 20) que "tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial ou qui, dans son propre intérêt, ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spécialisée de l'Etat". 

Extrait du magazine "Avenue de l'Europe" du 18 avril 2018.

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